Algérie

Deux cliniques, deux traitements différents


Quand la santé est malade de ses «gestionnaires» Les structures du secteur sanitaire ouest sont malades, malades d’abord de leurs gestionnaires. En l’absence d’un système de veille et de contrôle surtout, ce sont des lieux médicalisés d’importance qui sont livrés à eux-mêmes, faute de moyens humains et matériels. Le plus inquiétant, c’est le bicéphalisme des gestionnaires qui ne lésinent guère sur les moyens financiers pour le vernis comme c’est le cas au niveau de la clinique des Amandiers alors qu’ils ne témoignent d’aucun empressement pour la prise en charge des malades au niveau des Planteurs. Il faut croire, dans ce méli-mélo, ce sont les malades qui en pâtissent. La preuve par quatre nous est fournie par la clinique des Amandiers, à l’arrêt depuis plusieurs mois en raison des travaux de rénovation, et où le compacto se dispute au marbre et autres superflu qu’on a coutume de voire uniquement dans les luxueuses cliniques privées d’ici et d’ailleurs. Le hic est que certains matériaux ne sont pas recommandés pour une telle structure hospitalière. De quoi provoquer l’ire de certains responsables de santé publique qui ont du mal à faire tourner leurs structures à défaut d’instruments de lingerie, besoins primaires pour les blocs opératoires ou encore d’accessoires. A plus fortes raisons que tout un étage qui abritait une salle de conférence a été transformé en bureau du chef, celui du directeur du secteur sanitaire ouest, indiquent nos sources qui ajoutent «On a fait même appel à la main d’œuvre étrangère pour mieux épater le visiteur.» Ailleurs, à l’hôpital des ex-Planteurs, un complexe mère -enfant, comme on dit dans le jargon médical mais qui a été transformé en maternité, c’est la tristesse. Il faut croire aussi que la situation dans laquelle évolue cet hôpital est tout simplement... «clinique». Ici, nous informe t-on, on passe parfois des heures entières à prescrire des médicaments aux malades pour qu’ils se prennent en charge à défaut de les soigner en urgence, comme en témoigne cette mère de famille qui déplore l’absence d’un personnel médicalisé notamment les infirmières pour prodiguer les premiers soins. En attendant une suppléance d’infirmiers et de médecins spécialistes, c’est pratiquement tout un îlot de sérénité, malheureusement abandonné à son triste sort, à l’image de ce quartier qui a longuement souffert d’une marginalisation spatiale. Un hôpital de 60 lits malheureusement contraint à une baisse de régime, à tel enseigne que la moyenne d’accouchement ne dépasse pas les deux par vingt quatre heures. Mais l’image la plus forte, demeure ces évacuations de femmes en voie d’accouchement de cette clinique vers l’hôpital des Planteurs qui ne peut admettre les femmes, celles dit-on qui ne posent pas problèmes. Une situation malheureuse doublée de gabegie, lorsqu’«on apprend de la bouche de certaines indiscrétions c’est la moitié du personnel de gynécologie qui est sortie en congé spécial, depuis juillet dernier. Pour ne pas dire en maladie de longue durée. Un état de fait qui ne rassure aucunement le personnel qui vit la même rengaine, depuis des années, la même hantise, celle de l’insuffisance des moyens matériels et des médicaments à même de soulager la souffrance des patients qui viennent parfois de très loin pour être renvoyés, à nouveau, vers les CHUO ou les cliniques privées.


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