Algérie

Des silences qui en disent long


Plus que le bruit et la fureur, le silence est inquiétant. On pourrait rajouter : pas de nouvelles, mauvaises nouvelles. On peut utiliser toutes les formules ainsi que toutes les métaphores, rien ne remplacera un communiqué clair, véridique et surtout médical, donc non politique ou soporifique et encore moins anesthésiant. Depuis toujours, la santé du Président algérien n?appartient pas au peuple algérien. Elle appartient au « Pouvoir » et à la haute sphère, et surtout pas au citoyen qui est là pour élire son président et non pour s?inquiéter de sa santé. Sa santé ne le regarde pas. Elle est l?affaire de l?entourage du Président et de tout ce qui gravite autour de sa personne. Nul n?est immortel, même pas un président qu?il soit algérien, français ou même américain. Alors jusqu?à quand prendra-t-on les Algériens pour des tarés ou des individus indignes de connaître la vérité sur la santé de celui qui est censé être le premier personnage de l?Etat. Etant un personnage public, élu par une majorité, il appartient à ceux qui l?ont élu et non à ceux qui gèrent son dossier médical. De toutes les façons, il est des silences qui en disent plus que des discours ou un bulletin médical. Tout comme un président a le droit d?avoir des problèmes de santé, des citoyens ont le droit d?être informés sur la santé du chef de l?Etat. L?honnêteté et la transparence sont la base de la confiance. Sans ces deux éléments, rien ne peut se construire. Alors un peu de courage, Messieurs du pouvoir. L?homme est mortel. Il n?est pas irremplaçable. Dans un pays comme l?Algérie, il existe des procédures d?intérim en cas de vacance provisoire du pouvoir, de succession ou de transition en douceur. Le temps est passé des informations distillées au compte-gouttes, des bulletins qui provoquent plus d?interrogations qu?ils ne donnent de nouvelles. En tout état de cause, moins on en dira, plus il y aura de supputations. Plus on dira que tout se déroule normalement, plus on comprendra que rien ne va plus. Moins on en saura, plus tout le monde sera inquiet. Plus on se voudra rassurant, plus on obtiendra l?effet inverse.
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