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Des promesses sans lendemain




Des promesses sans lendemain
Les sachets de lait ont encore de beaux jours devant euxPour assurer la paix sociale, le gouvernement s'investit dans l'effet d'annonce, sans pour autant se soucier du résultat et des conséquences.Les dysfonctionnements ont apparemment la peau dure. Le gouvernement n'arrive pas à être intransigeant dans ces décisions. Malgré les changements opérés, ce dernier a du mal à se débarrasser des mauvaises habitudes. Renoncer aux décisions est devenu monnaie courante. La liste des chantiers abandonnés ou reportés s'allonge au fil du temps. Confronté souvent à des difficultés financières ou autres, l'Exécutif recourt toujours à la solution la plus facile en renonçant à ces décisions. C'est le cas encore une fois avec l'emballage du lait. Le gouvernement compte annuler la décision portant sur le remplacement du sachet en plastique par l'emballage en carton. Vu que son coût pèsera lourdement sur le Trésor public, l'Exécutif préfère maintenir l'ancienne option, à savoir le sachet en plastique pour le lait subventionné. Pourtant, le Premier ministre avait lui-même instruit les producteurs de supprimer progressivement l'emballage en plastique et le remplacer par le conditionnement en carton. Lors d'une visite qu'il avait effectuée dans un complexe de production de lait à Mostaganem, en début de l'année en cours, M.Sellal avait estimé que «le remplacement de l'emballage en plastique par le conditionnement en carton hermétique, permettra de fournir au citoyen un produit de meilleure qualité et de préserver l'environnement». Le patron de l'Exécutif avait même accordé un délai de trois mois aux producteurs de lait pour entamer le processus de suppression du sachet de lait. Or, plus de trois mois se sont écoulés et le projet reste toujours au point de départ. Devant les critiques des producteurs et des employés des unités de sachets en plastique, le gouvernement a fini par mettre ce projet sous les coudes. Le pire est que la pénurie de ce produit de première nécessitépersiste. Malgré la batterie de mesures prises par les ministres du Commerce et de l'Agriculture, le sachet de lait était introuvable sur les étals en début de ce mois sacré. Cette décision n'est pas la seule. Le gouvernement a décidé de blanchir les jeunes qui n'ont pas soldé les charges fiscales dans le cadre des crédits Ansej. Craignant la montée du front social, le gouvernement a préféré faire marche arrières en annulant toutes les sanctions. La révision de l'allocation voyage est une autre décision qui n'arrive pas à voir le jour. Annoncée en début de l'année 2013 par le gouverneur de la Banque d'Algérie, l'allocation touristique n'a pas augmenté d'un centime. Celle-ci représente une somme dérisoire de l'ordre de 15.000 dinars, soit un peu plus de 140 euros qui n'assure même pas les frais d'hébergement pour deux jours à l'étranger.M.Abderrahmane Benkhalfa, expert financier, ancien délégué général de l'Abef, a demandé que l'allocation touristique au profit des Algériens se rendant à l'étranger soit portée à 1000 dollars. Selon lui, cette mesure doit s'inscrire dans un ensemble plus large de décisions destinées à donner de la cohérence à l'économie algérienne. Intervenant dans une émission à la radio, M.Benkhalfa a précisé que ce seuil, qu'il considère comme un minimum, pourrait contenir une «clause de sauvegarde», à réviser chaque année, si la situation financière du pays se dégrade. Or, les autorités continuent à hésiter sur ce point en laissant le champ libre au marché informel.L'éducation n'a pas échappé à ce charivari. La deuxième session du bac annoncée au départ pour cette année, a été reportée pour l'année 2015. L'ancien ministre de l'éducation, Baba Ahmed s'est contredit lui -même en annonçant une éventuelle session du bac pour cette année l'écartant par la suite. Les déclarations multipliées du ministre du Commerce et de celui de l'Agriculture sur la disponibilité des produits alimentaires n'ont pas influé sur les prix qui sont restés élevés. Ceci traduit clairement l'absence de vision à long terme. Pour assurer la paix sociale, le gouvernement s'investit dans l'effet d'annonce, sans pour autant se soucier du résultat et des conséquences.




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