Algérie

Des prétentions déplacées



Première manifestation du genre depuis 1976 : une semaine de solidarité avec le peuple sahraoui se déroule actuellement en Algérie. Ce n?est pas le fait du hasard. Après le message adressé par le président de la République au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan sur le Sahara-Occidental, c?est un autre signal fort des Algériens aussi bien au Maroc qu?aux puissances qui soutiennent son expansionnisme pour souligner leur attachement ferme à la légalité internationale, à la justice et aux droits d?un peuple à l?autodétermination et à l?indépendance. Alger n?a pas dérogé à cette règle même aux moments les plus sombres de son histoire quand le pays était affaibli par le terrorisme et qu?il était pratiquement en état de cessation de paiement. On ne voit aucune raison pour qu?il y ait un changement de position d?autant que le voisin marocain est vorace, qu?il rêve de s?étendre au-delà du Sahara-Occidental et qu?il prétend dicter sa loi à toute la région, sans avoir au demeurant les moyens de sa politique. Et c?est un partenaire qui manque de doigté et de sérieux et qui ne sait même pas gérer les crises qu?il provoque. C?est ainsi qu?il impose unilatéralement le visa aux Algériens et unilatéralement il l?annule. La moindre des politesses aurait voulu que cette décision soit prise en concertation avec Alger avec la possibilité de prendre une position commune et concomitante sur ce sujet. Rabat a préféré nous mettre devant le fait accompli, pensant que l?Algérie se pliera ainsi aux caprices d?une monarchie moyenâgeuse. Hassan II avait prétexté un attentat terroriste en 1994 contre un hôtel de Marrakech pour instaurer le visa Le Maroc avait accusé les services algériens. Nos ressortissants, qui se trouvaient en visite à l?époque dans le pays « frère », en avaient été expulsés manu militari de façon humiliante, sans égard pour les femmes et les enfants, certains sortis de leur hôtel à minuit pour être reconduits à la frontière. En réalité, le souverain alaouite voulait accentuer l?isolement de notre pays sur la scène internationale, « un laboratoire », comme il disait. Or, jusqu?à ce jour, Rabat refuse d?admettre son erreur et de présenter ses excuses à l?Algérie et à ses citoyens injustement brimés. Sa seule préoccupation est la réouverture de la frontière dont la fermeture lui fait perdre annuellement un milliard et demi de dollars. Et il n?offre rien en échange. Dans de telles conditions, Alger n?a rien à gagner et le statu quo l?arrange. Le pays sera même perdant s?il se plie aux desiderata marocains. Et nous ne sommes pas connus pour être des masochistes.



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