Des praticiens confrontés à des difficultés professionnelles

Il est vrai que dans l'imaginaire populaire, les médecins libéraux jouissent d'une bonne image. Pour le commun des mortels, ce sont des personnes intelligentes, respectables et respectées, nantis et socialement bien classées.Ce sont des notables dont les prescriptions et les conseils sont précieux. Même si on reproche aux «cabinards» de se transformer en commerçants de la santé, de prescrire trop de médicaments parce qu'ils seraient en relation avec des laboratoires pharmaceutiques internationaux et de négliger les conditions d'accueil et d'attente de leurs patients, les médecins d'aujourd'hui demeurent des personnalités et des pygmalions dont l'aura est toujours aussi brillante.Cependant, les toubibs du secteur privé ne seraient pas aussi bien lotis qu'on le pense. Beaucoup d'entre eux subissent les carences de l'administration de sorte que leurs relations avec les organismes du secteur de la santé et des assurances sociales en pâtissent à divers degrés, confient certains d'entre eux. Illustratif de ce malaise existant entre les médecins et l'administration, des praticiens connus à Biskra refusent désormais de se soumettre aux contraintes induites par les conventions relatives à la prise en charge des patients présentant des maladies chroniques et des retraités.Certains d'entre eux soutiennent que pour percevoir leurs honoraires, on leur demanderait de ramener leurs ordinateurs chaque semaine aux services de la comptabilité de la CNAS. L'automédication qui gagne du terrain et contre laquelle les pouvoirs publics ne font rien, le recours par les patients aux médecins spécialistes sans passer par un généraliste, la difficulté à trouver et pouvoir recruter des paramédicaux de bonne qualité, le manque de formation continue, l'isolement pour certains d'entre eux officiant dans des zones rurales et enfin la dégradation inexorable du niveau de vie de la population ayant de moins en moins recours à leurs services hypothèquent sérieusement leur avenir, craignent les praticiens de la santé du privé en leur for intérieur.