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Des partis, mais pas de forces politiques


Des partis, mais pas de forces politiques
Faudrait-il approcher la démocratie en Algérie en prenant pour référence la pratique politique occidentale ' Faudrait-il approcher la démocratie en Algérie en prenant pour référence la pratique politique arabe ' De quel côté que l'on regarde, il sera difficile de répondre par oui ou par non aux deux questions. Dans son discours d'investiture, le président avait ouvert une piste en liant la démocratie à nos valeurs. Par rapport à la pratique occidentale, on aborde notre champ politique sous l'angle de la marginalisation de tous les partis politiques. Il y a une marginalisation forcée pour les partis de l'opposition et il y a une marginalisation résignée pour les partis du pouvoir. La ligne de fracture est demeurée la même car ceux qui sont affiliés au pouvoir et ceux qui ne le sont pas n'ont jamais changé de camp. Le camp du pouvoir ne s'est pas élargi, le camp de l'opposition ne s'est pas élargi en termes de partis politiques. Ceci amène les populations à se poser bien des questions et elles ne reçoivent d'ailleurs jamais de réponses convaincantes. Dans le camp du pouvoir, c'est- à- dire pour ce qui nous intéresse, les partis de l'alliance, ceux-ci sont toujours là à produire le même discours, à chaque fois qu'ils sont sollicités pour plaidoyer en passant par le tube cathodique. Les partis d'opposition également produisent les mêmes discours, des discours d'opposants, et se livrent, quand ils en ont l'occasion, à des parcours en solitaire. Pas de rapprochement pour " épaissir " leurs voix. Les mêmes discours de part et d'autre, quels que soient les évènements, témoignent d'un manque de conviction, à savoir qu'ils ne pourront en rien changer le cours du pays. C'est un champ (politique) déserté par les partis, et il ne peut que l'être par les populations. Qu'y feraient-elles sachant qu'elles n'y trouveront pas de joueurs qui jouent réellement une partie de laquelle dépendront bien des choses ' Les discours de part et d'autre ne changeant pas, comment les populations se retrouveraient- elles quand elles se demandent qui a vraiment raison entre ceux qui sont au pouvoir et qui disent toujours avec insistance que cela va bien et ceux qui sont dans l'opposition et qui disent toujours avec insistance que cela va mal ' Elles se retrouvent dans une situation où elles seraient tentées de n'accorder du crédit pas plus aux premiers qu'aux seconds. Or, se projeter dans l'avenir impose d'abord une transparence qui permet d'avoir à sa disposition toutes les données exactes relatives à la situation dans ses divers volets et tout est fait comme s'il fallait croire sur parole ceux qui disent que tout s'éclaircit ainsi que ceux qui disent que tout s'assombrit. Entre ceux qui disent que tout va bien et ceux qui disent que tout va mal, il y en a qui ne savent pas de quel côté se trouverait la vérité, ou de quel côté se trouverait leur intérêt , soit parce que l'accès au pouvoir ou à sa périphérie est verrouillé et il l'est en réalité, soit l'accès à une candidature en bonne place sur les listes électorales de l'opposition est également verrouillé, soit peut- être pour des raisons liées, non pas à des équidistances par rapport aux deux camps, mais à leur désintéressement total de la " chose politique " et à la croyance qu'ils ne se retrouvent ni avec le pouvoir, ni avec l'opposition.


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