Algérie - A la une

Des mots sur des maux



Des mots sur des maux
Derrière ses yeux rieurs et ses mots puisés dans un espace dont il a le secret, Fellag scrute la société algérienne avec son c'ur.Et son c'ur saigne, malgré ou grâce à ses phrases qui font tilt à chaque fois. Sa dérision et son autodérision cachent une souffrance qui s'appelle l'Algérie, maladie et médicament en même temps, souffrance et thérapie. Alors, il raconte l'Algérie, son Algérie. Et le miroir qu'il nous tend nous heurte, nous met dans l'embarras, gênés par ce reflet qui nous ressemble forcément et qu'on renie. Parce que la somme de nos lâchetés est incommensurable. Parce que Fellag met des mots sur nos maux. Parce que le diagnostic nous effraie. C'est plus simple de le qualifier de mauvais augure. Or, sa démarche socratique montrait les plaies, sans prétendre être le propriétaire exclusif de la science infuse, déconstruit ce genre de discours. Et de nous mettre en garde contre l'idée même de l'homme providentiel.Tant de dictateurs, tels des magiciens, sont arrivés à nous berner, encore et encore, au nom du «socialisme spécifique » puis de la «démocratie responsable», des adjectifs propres à dénaturer, voire souiller, nos idéaux. Son livre Un espoir, des espoirs (Editions J. C. Lattès) se lit avec un c'ur que la mémoire n'a pas déserté. Oublier, c'est déjà trahir. Aucune raison d'attendre Godot ou Sidi Zekri, l'espoir est en chacun de nous. Il faut juste l'écouter.


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