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Des historiens plaident pour la réhabilitation de la "dimension politique" du combat pour l'indépendance



Des historiens plaident pour la réhabilitation de la
Des historiens appellent à exploiter les écrits publiés en Europe et en Algérie durant la guerre de libération nationale pour appréhender "pleinement" la "dimension politique" du combat pour l'indépendance. Rencontrés par l'APS jeudi au 19e Salon international du livre d'Alger (Sila), des universitaires ont souligné l'importance des écrits, toutes formes confondues, dans la mobilisation en faveur de l'indépendance: une dimension politique du combat qu'ils jugent "peu valorisée" en comparaison avec l'aspect militaire dans l'écriture et l'enseignement de l'histoire.Pour l'historienne algérienne Malika Rahal, ces "sources écrites" (livres, articles de presse, tracts, archives) renseignent sur la complémentarité, dans le combat pour l'indépendance, entre "la mobilisation politique" et "la lutte armée", une réalité qu'elle juge "évacuée" par l'unique mise en avant de la lutte d'armée dans l'écriture de l'histoire.S'exprimant en marge de deux conférences sur les "éditeurs militants de l'indépendance algérienne" et "la bataille de l'écrit pendant la révolution algérienne", Malika Rahal a jugé nécessaire de réhabiliter ces écrits, témoins d'un "travail de terrain et de sensibilisation" qui a permis, par exemple, de mobiliser les populations en Algérie (manifestations de décembre 1960) ou en France.L'historien Rachid Khatab a déploré, quant à lui, le manque d'intérêt dans l'enseignement de l'histoire (en comparaison avec l'aspect militaire), pour la "dimension politique et morale" de la révolution algérienne, portée par ces écrits militants.Pour M. Khatab, "minorer" cette dimension de la lutte pour l'indépendance prive les Algériens d'un "héritage politique" et de "valeurs" où il faudrait, selon lui, se "ressourcer" aujourd'hui.Organisées au stand "Esprit Panaf" ces deux conférences du Sila avait, vu intervenir, entre autres, Ali Haroun et Sadek Hadjres, deux responsables politiques durant la guerre de libération nationale.Ancien président de la fédération de France du FLN et ex-ministre, Ali Haroun s'est interrogé sur le sort réservé à des archives de son organisation (tracts, communiqués, rapports en provenance des différentes wilayas) envoyés au Cnra (Conseil national de la révolution algérienne) et "interceptés durant l'été 1962 par l'armée algérienne à la frontière tunisienne".Membre du bureau politique du PCA (Parti communiste algérien) durant la guerre de libération, puis opposant politique après l'indépendance, Sadek Hadjres a, quant à lui, évoqué un "recueil" compilant les publications du PCA "prennent fait et cause pour l'indépendance et l'expliquant politiquement", et dont la majorité des exemplaires ainsi que les plans d'imprimerie ont été détruits après le 19 juin 1965.En plus de ces deux témoignages, les conférenciers ont également abordé le rôle de journaux, de revues et d'éditeurs en France dans la sensibilisation de l'opinion publique française (et européenne) pour la cause algérienne.Inauguré officiellement mercredi, le 19e Silla se poursuit jusqu'au 8 novembre avec un programme d'animation en grande partie réservé à la commémoration du 60e anniversaire du déclanchement de la guerre de libération nationale.


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