Algérie

Des harraga exploités au sud de l’Espagne




Des mariages blancs, devant l’église, pour 5.000 euros Plusieurs immigrés clandestins se sont vu proposer des mariages blancs, en contrepartie de la forte somme de 5000 euros, au sud de l’Espagne, rapporte la presse espagnole qui précise que ces mariages sont organisés par une certaine mafia gitane. Selon la même source, les harraga qui sont victimes de ces réseaux bien organisés, se voient proposer ce genre d’arrangement par le truchement des passeurs, bien avant leur arrivée en terre espagnole. Ce qui oblige les harraga victimes de leur crédulité et convaincus de la facilité d’un tel moyen, à réunir et la somme d’un passage quasi-suicidaire (pas moins de 150.000 dinars) et le montant pour le mariage de complaisance, soit plus de 55 millions de centimes. Des propositions qui sont faites à tous les immigrés clandestins issus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, et ce quelle que soit leur origine, et qui deviennent des victimes arnaquées par certains milieux liés à la mafia gitane. Le procédé est simple. Sitôt arrivé en Espagne, le clandestin est caché jusqu’au jour J où il est conduit à une église où une cérémonie de mariage chrétien est organisée et où doit le rejoindre la mariée qu’il ne verra que pour la première et la dernière fois de toute sa vie. Après cela, le clandestin obtient un papier avec lequel il peut séjourner en toute légalité et commencer une nouvelle série de démarches administratives basées sur le document délivré par l’église. Selon les médias espagnols, l’attrait de ce type de mariage vient du fait que la législation espagnole diffère de celle d’autres pays européens, la France notamment. En effet, si, ailleurs, le mariage est indispensablement validé par la mairie qui exige le préalable d’un séjour régulier dans le pays, le mariage en Espagne est aussi bien valable lorsqu’il est célébré devant un maire que devant un représentant de l’Eglise. Cette faille, décriée d’ailleurs par les pairs européens de l’Espagne, a été mise à profit par des réseaux mafieux qui tirent ainsi profit du drame des immigrés clandestins qu’ils saignent, eux et leur entourage, pour ce genre de «solutions». Cela, sans parler du problème religieux qu’un tel mariage pose, autant parce qu’il est de complaisance que parce qu’il se fait selon les rites chrétiens, alors que les deux procédés sont totalement interdits par la religion musulmane. Quant aux femmes à marier, celles-ci, toujours selon la presse locale, proviennent de certaines tribus gitanes contrôlées par des réseaux mafieux et n’ont rien de personnes solidaires touchées par le drame des harraga. Les femmes ne rencontrent leurs faux maris qu’une seule fois, le jour de la cérémonie; elles sont ensuite réutilisées pour d’autres mariages blancs, et ce sont les mafieux qui empochent le produit d’un tel trafic. Pour leur part, les représentants des églises, interrogés par la presse espagnole, ont déclaré n’avoir aucun obstacle à marier des gens aussi différents et dont l’union est pourtant plus que suspecte, vu que le plus important pour eux est de servir leur religion. En revanche, les autorités espagnoles ont déclaré redoubler de vigilance face aux mariages de complaisance. En 2007, selon les mêmes sources, plus de 500 mariages civils ont été annulés après des enquêtes minutieuses, et certains immigrés ont été jugés pour fraude et expulsés vers leurs pays d’origine. Amine B.

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