Algérie - Revue de Presse

Des habitations sur un pipe-line




Six ministres à Hassi Messaoud Premiers concernés par les déclarations de transfert de leur ville, les habitants de Hassi Messaoud semblent les derniers informés. « Nous avons appris la nouvelle par voie de presse comme tous les Algériens », répondent d?aucuns à notre question sur cette information. Très abordables dans la rue, les habitants de Hassi Messaoud se déclarent dans l?attente de précisions des pouvoirs publics, car, comme le notera Salim, commerçant au grand boulevard, « les autorités locales n?ont rien dit pour le moment et la vie continue ». Il y a bien eu des brigades de la SUCH et de la commune dans la rue pour s?enquérir des constructions et des permis de construire, « mais nous n?avons pas encore vu de chantier arrêté suite au gel de la houkouma », nous dit Moussa. C?est ce que nous avons pu constater d?ailleurs hier lors de notre passage à Hassi Messaoud. A l?entrée de la ville, le crépissage de quelques bâtisses continue, les logements AADL situés à la lisière de la cité des 192 logements sont en plein chantier. Aux 136 et à El Haïcha, fiefs de l?habitat précaire surplombés par deux bidonvilles, les particuliers continuent leurs travaux. « On ne peut pas s?arrêter. Pour les uns c?est un atelier d?artisan, pour d?autres des commerces ou une maison. A la SUCH où nous sommes allés à l?information la semaine dernière, on nous a répondu que personne n?a pu interpréter le comment des directives du Conseil interministériel », commente Belah, artisan tôlier d?El Haïcha. Et c?est justement la mise en ?uvre et l?exécution du gel des permis de construire et des autres restrictions visant la sécurisation de la ville pétrolière qui laissent les autorités locales muettes. Loin de commenter, on se contente de réunir des documents et d?organiser de petites réunions çà et là afin de préparer la visite ministérielle de demain. Maintenant que le problème est pris en charge par le gouvernement, chaque responsable local se sent petit et vulnérable. Pour les déclarations officielles, le soin est laissé aux six ministres attendus demain pour répondre aux questions délicates.

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