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Des habitations au bord de l'effondrement



Des habitations au bord de l'effondrement
La vieille ville de Annaba, cette immense concentration d'habitations remontant à l'époque ottomane, menace ruine avec tous les dangers que cela suppose sur la vie de ses occupants.Pour l'heure, l'évacuation vers des logements décents des habitants ne semble pas figurer sur le calendrier des priorités des responsables locaux et encore moins attirer l'attention de qui que ce soit, dirons-nous. Pour ne citer que les quartiers comme la vieille ville (place d'Armes), la Colonne, la rue Ben Badis notamment et Bormet El Ghez, le risque d'effondrement est omniprésent.A l'exception de quelques familles qui ont bénéficié de logements de type social, il y a de cela quelques années, il faut retenir le danger qui menace les centaines de foyers qui y habitent encore de nos jours, dans des conditions de vie déjà inhumaines.Cette situation ne semble pas attirer l'attention des responsables concernés. Toute cette vétusté du tissu urbain, plus vieux que ses occupants, enseigne sur le risque d'un effondrement, préconisé, selon bon nombre d'architectes, un drame éminent, mettant en péril des centaines de vies humaines. Bien que les habitations composant le vieux bâti au sein du chef-lieu de la commune de Annaba ont fait l'objet d'un recensement au moins cinq fois, les zones à risques classées par ordre de priorité, en prenant le soin d'évacuer au fur et à mesure les familles menacées, il n'en demeure pas moins qu'il reste, à l'instar de nombreux autres quartiers du tissu urbain qui n'ont pas été répertoriés. Dans ce cas de figure, les occupants de ces habitations ne peuvent bénéficier de logements, du moins dans l'immédiat. Pour la circonstance, il est certain que le quarter de la vieille ville et d'autres dans la commune de Annaba menaçant ruine, sont les plus vulnérables. Si l'on se rappelle des drames survenus des années auparavant, lors de fortes intempéries, provoquant des effondrements, mais surtout occasionnant des pertes en vies humaines.Le tissu urbain qui couvre la commune de Annaba, rappelons-le, date de 1800, soit quelque 215 années d'existence. C'est dire qu'en remontant l'époque de la construction des habitations de la commune de Annaba, dont les unes remontent à l'époque ottomane, les autres à l'époque coloniale, sont un véritable pronostic quant à l'épuisement des matériaux de leur construction. Aujourd'hui, et à défaut de restauration, voire de consolidation, les bâtisses présentent de réels signes de délabrement pouvant aisément provoquer leur effondrement. Idem pour le groupement d'habitations de la cité coloniale de Béni M'Hafeurs.Quelques habitants des zones à haut risque nous apprennent qu'en dépit des sorties de reconnaissance des commissions d'enquête des services concernés et de toutes les promesses faites quant à leur relogement, la situation est toujours la même. Bien au contraire, certains d'entre eux, propriétaires d'habitations, nous révèlent qu'ils sont sujets à de fortes pressions, pour vendre leurs maisons. «Ils nous ont proposé de fortes sommes d'argent pour céder nos propriétés, à l'effet de construire des promotions immobilières», diront plusieurs d'entre les habitants de taudis de Beni M'Hafeurs.Du côté des responsables du secteur de l'urbanisme, ils se disent conscients de la gravité du phénomène sans oublier qu'il s'agit là d'une préoccupation majeure. Pour ces derniers, la décision d'évacuer les foyers menacés n'est pas de leur ressort mais appartient au premier responsable de la wilaya.En attendant un hypothétique et salutaire toit décent, les familles vivant au quotidien le risque d'effondrement de leurs habitations, sont dans le désarroi.Pour le présent comme chaque année, avec la célébration en grande pompe du «mois national du patrimoine» qui s'annonce à l'horizon, les habitants, plus particulièrement des vieux quartiers de la ville de Annaba, ont l'impression de faire figure de «chiens de faïence» dans ces quartiers oubliés qui mériteraient, à juste titre, bien des égards.


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