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Des films et des émotions


Des films et des émotions
Scène du film Lettre au roiL'Algérie était présente lundi, dans la compétition officielle, d'abord par deux courts métrages, Babor Casanova de Karim Sayed et Malika et la sorcière du réalisateur burkinabé Nabaloum Boureima, mais aussi via le long métrage Le puits de Lotfi Bouchouchi, qui a fait couler bien des larmes au sein du public...Le froid s'est abattu depuis dimanche sur Tunis. Cela n'a pas empêché le public de continuer à venir en masse aux projections où la programmation bien dense cette année ne vous laisse pas de répit. Lundi, la première partie des courts métrages en compétition dévoilait deux films algériens. L'un a été réalisé par un Burkinabé, mais produit par une boîte algérienne spécialisée dans le film d'animation, à savoir Dynamaic Art vision dont la productrice Yasmine Beskri était là pour le représenter.Intitulé Malika et la sorcière, ce film réalisé par Nabaloum Boureima a été produit avec le soutien et le concours de cette boîte algérienne sans qui ce film n'aurait pu voir le jour. Bien que ce soit un dessin animé, mais de haute facture, ce film décliné sous forme d'un conte évoque l'histoire d'une petite fille maline qui va se retrouver mêlée à des histoires de grands et de mariage. Le second film algérien projeté est plutôt un documentaire de 35 mn, réalisé par Karim Sayed.Ayant comme titre Babor Casanova comme la fameuse chanson de stade, ce film a été sélectionné cette année au festival de Locarno. Ce documentaire suit les tribulations à Alger de Adlan et de terroristes qui «naviguent» dans le quartier du Sacré-Coeur à la recherche de quelques dinars. Entre leurs petits trafics et leur service de parking peu officiel, ils attendent le week-end et le match du Mouloudia Club d'Alger afin de combler le vide de leur quotidien, de chanter leur amour du club et de rêver au bateau qui leur permettra de fuir un pays qui ne leur donne aucune chance. Cet Adlane-là n'est autre que l'acteur qui joue dans le film de Merzak Allouache Madame Courage et que le réalisateur Karim Sayed a choisi de suivre dans son quotidien qui n'est pas loin de ressembler à la fiction, mais marqué de quelques moments de joie et d'espoir aux couleurs du ballon rond du Mouloudia.Autre film algérien celui-là qui aura fait couler bien des larmes au sein du public, venu nombreux le regarder à la salle Le Colisée est Le puits de Lotfi Bouchouchi.Un film qui entre en compétition officielle des longs métrages et qui ne sera en tout cas pas passé inaperçu.Auréolé déjà de quatre prix rien qu'au Festival du film méditerranéen d'Alexandrie, ce film se déroule dans le désert algérien, dans un petit village en 1960.Suspecté d'abriter des moujahidine ayant décimé un commando de l'armée coloniale, les habitants de ce village se retrouvent assiégés par les soldats.Confrontés à la soif, ils affrontent le dilemme de la mort. Rester ou crever sous les balles' Un film sensible et dont la fin a ébranlé plus d'un dans la salle. Autre film projeté en compétition officielle est le long métrage Lettre au roi du réalisateur norvégien d'origine kurde Hicham Zaman. Avec 80% d'acteurs non professionnels, ce film des plus remuants dépeint le portrait de cinq personnes parties en excursion l'espace d'une journée d'un camp de réfugiés à Oslo. En dépit de leur vie monotone, ce jour-là, tous les cinq feront des choix décisifs, à mesure qu'ils découvrent le bonheur, l'humiliation, l'amour ou de remplir une vengeance longtemps attendue. Les cinq histoires sont liées ensemble par une lettre, écrite par le vieillard de 83 années Mirza. Mirza veut remettre personnellement la lettre au roi. Retourner chez lui auprès de ses enfants, leur offrir une tombe après la guerre et pour réussir cela, la nécessité d'avoir un passeport s'impose.La lettre du viellard parviendra-t-elle au roi' Le film évoque la trajectoire de vie de ces cinq individus et nous plonge dans leur tourmente psychologique marquée du saut d'un passé qui les hante. Une mansuétude se dégage du film, celle des personnages qui portent tous en eux un destin tragique ou un malheur qui les poursuit comme un vent qui souffle sa nostalgie et ne veut point s'effacer.Pourtant, le film s'articule surtout autour de ce présent d'à peine quelques heures, qui fera bousculer ou non leur trajectoire. Un film puissamment triste et beau à la fois...


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