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Des familles africaines élisent domicile dans la rue




Des familles africaines élisent domicile dans la rue
Ils ont choisi le mur du stade de la ville de Chéraga. C'est le lieu de regroupement de tous les Africains qui arrivent dans la ville. Ils, ce sont les immigrants venus du Niger ou du Mali, dont le nombre ne cesse de s'amplifier de jour en jour. La ville, du moins dans sa partie Ouest, est envahie par ces nouveaux damnés de la terre.Ils ont choisi le mur du stade de la ville de Chéraga. C'est le lieu de regroupement de tous les Africains qui arrivent dans la ville. Ils, ce sont les immigrants venus du Niger ou du Mali, dont le nombre ne cesse de s'amplifier de jour en jour. La ville, du moins dans sa partie Ouest, est envahie par ces nouveaux damnés de la terre.Près de la gare routière, ils ont élu domicile, non lieu du stade communal. Une dizaine de famille ont déposé leurs armes et bagages dans ce lieu assez éloigné du centre-ville. Elles y dorment la nuit. Elles ne se déplacent pas. Des familles, femmes, hommes et enfants en bas âge, ont choisi ce lieu pour résidence pour un temps indéterminé. En fait, elles n'occupent qu'une portion de trottoir.Les effets personnels sont cachés, la journée, à l'abri des regards par souci de ne pas agresser la vue des passants, nombreux à prendre ce passage pour se rendre à la gare routière de la ville qui enregistre un flux importants de passagers se rendant principalement à Alger Chevaley, Ouled-Fayet ou Aïn-Benian. Les bagages, ce sont des baluchons en plastique, en nylon ou en jute, renfermant des effets personnels ou des ustensiles de cuisine, déposés à même le sol. Des matelas, usés jusqu'à la corde, offerts par des âmes charitables, font office de literie pour les plus chanceux.En ce début de matinée du 10 septembre, ils sont là à papoter dans leur langue maternelle. Certains se « prélassent » encore sur un lit de fortune. Les femmes et enfants, forment un groupe à part. Les hommes, à l'ombre d'un arbre, allongés sur un tapis en fibres synthétiques étalé sur le sol. Ils sont originaires du Niger, selon les propos recueillis auprès d'un membre du groupe. Ils sont méfiants.Ils ont refusé de parler de leurs conditions de vie en ces lieux, dépourvus de la moindre des commodités arguant qu'ils ne parlent ni arabe ni français. Après bien de palabres, l'un d'eux, jeune homme, robuste, en bonne santé, essayera bien d'éclaire notre lanterne. Les quelques échanges laissent apparaître que nous ne pouvons rien en tirer. il prétexte qu'il ne comprend pas ce que nous voulons. Il dit comprendre l'arabe. Ce qu'il a voulu bien nous dire c'est qu'ils sont du Niger. Comment sontils venus à Alger ' Quel chemin ont-ils pris' A ces questions, il se dérobe.Après consultations avec les autres hommes du groupe, il apparaît encore plus méfiant. Aucune autre parole ne sortira de sa bouche. A nos multiples sollicitations, il restera de marbre et à la fin, il montrera quelques signes de nervosité bien que nous lui ayant assuré que nous ne voulons que traduire par nos écrits les souffrances qu'ils endurent, lui et les autres membres du groupe. Rien n'y fait, il restera muet, faisant des signes de la main pour nous éloigner.Devant notre insistance il lâche avec une certaine contrariété dans les propos. "Nous étions obligés de partir. Il n'y a pas d'avenir au Niger. Nous sommes ici pour trouver du travail et nourrir nes familles" finit-il par lacher. Du travail, il y en a à Chéraga. La ville, l'une des communes les plus riches d'Algérie est un perpétuel chantier.Le travail au noir est une "spécialité" des entreprenueurs très actifs dans cette région. Cependant, les loi regissant le marché en Algérie sont "pénalisantes" pour ces opérateurs qui "réfléchissent" à deux fois pour les enfreindre. Un "Noir" subsaharien est facilement identifié par les contrôleurs de la sécurité sociale qui "visitent" souvent inopinément les chantires notamment ceux du BTPH.Les "Noirs" du fait de la couleur de leur peau et de leur accent bien particulier peinent à se faire embaucher sur ces chantiers. Ou c'est pour une courte durée qui n'excède pas les deux jours. De quoi acheter du riz et quelques sachets de lait pour la journée.Des jeunes filles passent à côté des femmes et des enfants. L'une d'elles rebrousse chemin et caresse un enfant qui s'est dirigé vers elle. Elle lui remet une obole, priant Dieu de leur venir en aide. Le petit bout de chou, du haut de ses trois ans, tenant les pièces de monnaie dans la pomme de sa main, court rejoidre sa maman assisse à même le sol. Le soleil qui tape fort ce jour-là ne semble nullement gêner tout ce beau monde.Les femmes, les bébés et les enfants, filles et garçons, tous en bas âge, l'aîné devrait avoir les cinq ans, se tiennent à une bonne distance des hommes. Les femmes sont "pauvrement" vétues. Elles portent le foulard, toutes sans exception. Même les filles, qu'elles soient grandes ou petites par l'âge ne dérogent pas à cette règle.La robe longue est aussi de mise. Certaines portent des chaussures tandis que d'autres n'ont pas cette chance. Elles sont pied nus. Comment occupent-elles leurs journées.Elles se retrouvent quotidiennement au même endroit. Les enfants, filles et garçons, eux sont envoyés mendier aux alentours. "Sadaka", ils ont appris ce mot. Ils tendent la main dans la rue ou à l'intérieur de la gare routière et n'hésitent pas à accoster les gens à l'intérieur du bus.La pratique de la mendicité est leur activité quotidienne,alors qu'ils devraient être sur les bancs de l'école.Ils sont là à longueur de journée à quémander à tout un chancun. Les citoyens font montre d'une certaine gentilesse envers eux. Ils sont "sympathiques", c'est ainsi qu'ils sont qualifiés par les citoyens. On est loin de l'image que leur donne une certaine presse qui les chargent de tous les maux de la terre les qualifiant très souvent d'"immigrés illégaux".Or, les accords régissant la circulation des personnes entre l'Etat algérien et les Etats subsahariens frontaliers, notamment le Niger les dispensant des formalités de visa. Toujours est-il que le développement de ces migrations préoccupe les autorités algériennes.Malgré le renforcement des dispositifs sécuritaires le flux migratoires est en constante augmentation à tel enseigne que certains alertent sur les dangers et menaces que feraient courir sur le pays ces migrations subsahariennes qui ramènent en Algérie les épidémies, les pratiques occultes et la prostitution et qui pourraient s'avérer des bombes à retardement à cause des menaces qu'ils constituent sur tous les plans.C'est vrai que leur présence "inquiète" quelque peu.Il est du devoir des autorités de se pencher sérieusement sur le sort de ces malheuraux qui fuient leur pays dévasté par la famine et le dénuement. L'automne arrive et avec lui les premières pluies. Les petits être fragiles auront besoin d'un toit et de la chaleur familiale qu'ils n'ont pas dans la rue.Près de la gare routière, ils ont élu domicile, non lieu du stade communal. Une dizaine de famille ont déposé leurs armes et bagages dans ce lieu assez éloigné du centre-ville. Elles y dorment la nuit. Elles ne se déplacent pas. Des familles, femmes, hommes et enfants en bas âge, ont choisi ce lieu pour résidence pour un temps indéterminé. En fait, elles n'occupent qu'une portion de trottoir.Les effets personnels sont cachés, la journée, à l'abri des regards par souci de ne pas agresser la vue des passants, nombreux à prendre ce passage pour se rendre à la gare routière de la ville qui enregistre un flux importants de passagers se rendant principalement à Alger Chevaley, Ouled-Fayet ou Aïn-Benian. Les bagages, ce sont des baluchons en plastique, en nylon ou en jute, renfermant des effets personnels ou des ustensiles de cuisine, déposés à même le sol. Des matelas, usés jusqu'à la corde, offerts par des âmes charitables, font office de literie pour les plus chanceux.En ce début de matinée du 10 septembre, ils sont là à papoter dans leur langue maternelle. Certains se « prélassent » encore sur un lit de fortune. Les femmes et enfants, forment un groupe à part. Les hommes, à l'ombre d'un arbre, allongés sur un tapis en fibres synthétiques étalé sur le sol. Ils sont originaires du Niger, selon les propos recueillis auprès d'un membre du groupe. Ils sont méfiants.Ils ont refusé de parler de leurs conditions de vie en ces lieux, dépourvus de la moindre des commodités arguant qu'ils ne parlent ni arabe ni français. Après bien de palabres, l'un d'eux, jeune homme, robuste, en bonne santé, essayera bien d'éclaire notre lanterne. Les quelques échanges laissent apparaître que nous ne pouvons rien en tirer. il prétexte qu'il ne comprend pas ce que nous voulons. Il dit comprendre l'arabe. Ce qu'il a voulu bien nous dire c'est qu'ils sont du Niger. Comment sontils venus à Alger ' Quel chemin ont-ils pris' A ces questions, il se dérobe.Après consultations avec les autres hommes du groupe, il apparaît encore plus méfiant. Aucune autre parole ne sortira de sa bouche. A nos multiples sollicitations, il restera de marbre et à la fin, il montrera quelques signes de nervosité bien que nous lui ayant assuré que nous ne voulons que traduire par nos écrits les souffrances qu'ils endurent, lui et les autres membres du groupe. Rien n'y fait, il restera muet, faisant des signes de la main pour nous éloigner.Devant notre insistance il lâche avec une certaine contrariété dans les propos. "Nous étions obligés de partir. Il n'y a pas d'avenir au Niger. Nous sommes ici pour trouver du travail et nourrir nes familles" finit-il par lacher. Du travail, il y en a à Chéraga. La ville, l'une des communes les plus riches d'Algérie est un perpétuel chantier.Le travail au noir est une "spécialité" des entreprenueurs très actifs dans cette région. Cependant, les loi regissant le marché en Algérie sont "pénalisantes" pour ces opérateurs qui "réfléchissent" à deux fois pour les enfreindre. Un "Noir" subsaharien est facilement identifié par les contrôleurs de la sécurité sociale qui "visitent" souvent inopinément les chantires notamment ceux du BTPH.Les "Noirs" du fait de la couleur de leur peau et de leur accent bien particulier peinent à se faire embaucher sur ces chantiers. Ou c'est pour une courte durée qui n'excède pas les deux jours. De quoi acheter du riz et quelques sachets de lait pour la journée.Des jeunes filles passent à côté des femmes et des enfants. L'une d'elles rebrousse chemin et caresse un enfant qui s'est dirigé vers elle. Elle lui remet une obole, priant Dieu de leur venir en aide. Le petit bout de chou, du haut de ses trois ans, tenant les pièces de monnaie dans la pomme de sa main, court rejoidre sa maman assisse à même le sol. Le soleil qui tape fort ce jour-là ne semble nullement gêner tout ce beau monde.Les femmes, les bébés et les enfants, filles et garçons, tous en bas âge, l'aîné devrait avoir les cinq ans, se tiennent à une bonne distance des hommes. Les femmes sont "pauvrement" vétues. Elles portent le foulard, toutes sans exception. Même les filles, qu'elles soient grandes ou petites par l'âge ne dérogent pas à cette règle.La robe longue est aussi de mise. Certaines portent des chaussures tandis que d'autres n'ont pas cette chance. Elles sont pied nus. Comment occupent-elles leurs journées.Elles se retrouvent quotidiennement au même endroit. Les enfants, filles et garçons, eux sont envoyés mendier aux alentours. "Sadaka", ils ont appris ce mot. Ils tendent la main dans la rue ou à l'intérieur de la gare routière et n'hésitent pas à accoster les gens à l'intérieur du bus.La pratique de la mendicité est leur activité quotidienne,alors qu'ils devraient être sur les bancs de l'école.Ils sont là à longueur de journée à quémander à tout un chancun. Les citoyens font montre d'une certaine gentilesse envers eux. Ils sont "sympathiques", c'est ainsi qu'ils sont qualifiés par les citoyens. On est loin de l'image que leur donne une certaine presse qui les chargent de tous les maux de la terre les qualifiant très souvent d'"immigrés illégaux".Or, les accords régissant la circulation des personnes entre l'Etat algérien et les Etats subsahariens frontaliers, notamment le Niger les dispensant des formalités de visa. Toujours est-il que le développement de ces migrations préoccupe les autorités algériennes.Malgré le renforcement des dispositifs sécuritaires le flux migratoires est en constante augmentation à tel enseigne que certains alertent sur les dangers et menaces que feraient courir sur le pays ces migrations subsahariennes qui ramènent en Algérie les épidémies, les pratiques occultes et la prostitution et qui pourraient s'avérer des bombes à retardement à cause des menaces qu'ils constituent sur tous les plans.C'est vrai que leur présence "inquiète" quelque peu.Il est du devoir des autorités de se pencher sérieusement sur le sort de ces malheuraux qui fuient leur pays dévasté par la famine et le dénuement. L'automne arrive et avec lui les premières pluies. Les petits être fragiles auront besoin d'un toit et de la chaleur familiale qu'ils n'ont pas dans la rue.




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