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Des établissements de jeunes à l'abandon



Après avoir dépensé d'importantes sommes pour leur réalisation il y a quelques années, des structures de jeunesse se retrouvent aujourd'hui dans un état d'abandon total dans la commune de M'kira (daïra de Tizi Ghennif). C'est le cas des foyers pour jeunes réalisés dans plusieurs villages, à l'instar de Bouhadj, Imaândène, Taka, à Ath Messaoud et aussi au chef-lieu communal, Tighilt Bougueni où ces établissements conçus initialement pour abriter les activités de jeunes ont fini par changer carrément de vocation pour devenir à présent des lieux de rencontres aux noctambules et au laissés-pour-compte."Notre foyer a bénéficié d'un important matériel au profit des jeunes, mais quelque temps après, il a été tout simplement volé. Depuis, la structure est fermée et elle subit dégradation sur dégradation", nous a confié un jeune du village Taka. Le constat est le même dans les autres foyers. Certains ont même les persiennes et les portes d'entrée arrachées ou défoncées. "Ils n'ont pas de gardien.
C'est pourquoi ils ne peuvent être protégés. Même si le comité de village tente de préserver ce foyer, il y a toujours des gens qui trouvent le moyen de le dégrader", regrette, pour sa part, un membre du comité de village de Bouhadj. Même celui du chef-lieu, qui a été attribué durant de nombreuses années au mouvement associatif, n'échappe pas à présent à cette situation d'abandon. "Nous avons mené de nombreuses activités dans ce foyer.
Mais après avoir été cambriolés à plusieurs reprises, nous avons mis la clé sous le paillasson", a expliqué un membre d'une association sociale locale. Pour sa part, l'adjoint au maire, Hocine Bassaïd, explique que la commune compte cinq foyers pour jeunes mais, hélas, ils sont, dit-il, "dans un état de délabrement avancé à cause de plusieurs raisons, dont leur gestion". "L'APC n'a pas les moyens de les faire fonctionner. En principe, une fois réalisés, ils devraient être pris en charge par la direction de la jeunesse et des sports. Mais ce n'est pas le cas.
Nous essayons d'intervenir mais nous ne pouvons pas refaire ce qui a été dégradé durant des années", a-t-il encore souligné, soulevant ainsi le problème de ces infrastructures sans statut qui paralyse la plupart des établissements du même genre dans la wilaya. Selon notre interlocuteur, même la bibliothèque communale est dans la même situation.
"Elle fut un joyau, mais à présent elle est dans une situation déplorable. En plus de sa boiserie entièrement abîmée, les infiltrations d'eau par sa toiture endommagent le matériel, dont des tables, des chaises, des livres, un photocopieur dont la valeur est estimée à plusieurs millions de centimes.
Dernièrement, nous avons affecté un jeune dans le cadre du filet social en vue de protéger un tant soit peu le matériel. Mais cela reste insuffisant", a déploré cet élu, confiant aussi qu'une enveloppe lui sera dégagée prochainement dans le cadre du budget primitif ou du budget supplémentaire pour sa réhabilitation. Encore donc des dépenses qui ne garantissent aucunement que ces infrastructures ne subiront pas le même triste sort quelque temps plus tard.
Sur ce point, les élus disent ne pas avoir d'autres choix tant les jeunes de cette commune déshéritée ne disposent d'aucun autre lieu de loisir pour s'épanouir. Même le club de football amateur a arrêté la compétition à cause de l'état impraticable du terrain communal. "Le directeur de la jeunesse et des sports a confirmé qu'une entreprise a été retenue pour sa réhabilitation", a indiqué le président du club sportif amateur (CSA) Olympique M'kira.

O. Ghilès
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