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Des émissaires à la recherche de relais du régime à Ghardaïa


Des émissaires à la recherche de relais du régime à Ghardaïa
Le plan gouvernemental pour Ghardaïa risque de reproduire l'échec de l'Etat dans cette région.Annoncé par le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, ce «plan ficelé» s'avère, en attendant de connaître ses détails, un simple replâtrage. Une solution sans lendemain, comme celles proposées depuis le début de ce conflit, il y a plus de huit mois. Selon des représentants de la société civile mozabite, le régime prépare une nouvelle kermesse qui consiste à réunir de pseudo-notables, qui procéderont à la signature, devant les caméras de la télévision, d'un pacte de «paix» sans aucune valeur.En effet, une délégation du gouvernement, composée du secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Adli Mohamed, du chef d'état-major de la gendarmerie, Menad Mohamed, et d'un représentant de la DGSN, est depuis quelques jours à Ghardaïa pour tenter de choisir des interlocuteurs à présenter à la prochaine rencontre.«Ils sont en train de chercher des relais parmi les citoyens des deux communautés, mozabite et arabe», affirme Dadi Nounou Noureddine, membre du Comité de coordination et de suivi (CCS) qui est un pôle de la société civile mozabite.Entervenant lors d'une conférence-débat animée vendredi soir au siège du bureau régional d'Alger du RCD, l'orateur prédit l'échec de la démarche du pouvoir : «Si c'est cela le plan de Belaïz, je peux affirmer dès maintenant qu'il sera sans conséquence sur la crise. Les émissaires du pouvoir que nous avons laissés sur place, avant de venir ici, tentent de chercher des relais du régime pour les installer à la tête des organisations ancestrales. Mais les gens qu'ils sont en train de chercher ne sont pas écoutés.» Dadi Nounou Noureddine pointe du doigt les autorités qui refusent, dit-il, d'assumer leurs responsabilités dans ce conflit qui perdure depuis plus de huit mois.Une crise qui a fait déjà 11 morts et des dégâts matériels importants, notamment du côté mozabite. «Cette démarche a prouvé ses limites. Le régime veut occulter sa responsabilité et faire croire à tout le monde que le conflit est purement communautaire. Nous, nous disons aux responsables du régime : basta ! Les mêmes causes produisent les mêmes effets», martèle-t-il. Faisant une rétrospective des événements ayant secoué cette région, le représentant du CCS relève des incohérences dans la politique des autorités qui font penser à des actes prémédités. Il cite notamment le laxisme et la partialité des agents des services de sécurité.«L'état mis en veille avant la présidentielle»Dans ce sens, Dadi Nounou Noureddine relève l'existence d'un sureffectif des services de sécurité à Ghardaïa (plus de 12 000 gendarmes et policiers) sans toutefois protéger les personnes et les biens. «Nous, nous ne demandons que l'application de la loi. L'Etat doit user de ses prérogatives régaliennes pour protéger les biens et les personnes. Mais il y a quelque chose qui cloche, depuis le début des événements, il n'y a jamais eu d'ordres donnés aux services de sécurité au moment opportun. Les responsables refusent de donner des ordres. Et cela suppose des questions», indique-t-il.L'orateur dénonce également le parti pris des services de sécurité, qui assurent la protection des agresseurs de la communauté mozabite. De plus, ajoute-t-il, les responsables du gouvernement «ont mis en veille l'Etat durant toute la période ayant précédé l'élection présidentielle du 17 avril dernier». «Ce n'est pas normal ! L'Etat doit fonctionner en permanence», regrette-t-il, soulignant l'existence d'«une manipulation». «Sellal, Belaïz, Boustila et Hamel sont venus au moins trois fois à Ghardaïa, mais rien n'a été fait», déplore-t-il. Selon l'orateur, la réconciliation devient de plus en plus impossible et la haine s'est installée dans la région. «La situation reste précaire. J'ai laissé un bourbier à Ghardaïa», dit-il, imputant la responsabilité de cette crise aux responsables du régime.


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