Des élus déconnectés de la réalité

Compte tenu des événements qui secouent la scène nationale et le Hirak qui est en train de changer de fond en comble la donne politique et de chambouler l'ordre rentier et affairiste établis, on s'attendait à une levée de boucliers des élus et à une prise de conscience salutaire même si elle venait dans le temps perdu. Il vaut tard que jamais.Et bien que nenni, on a assisté à une session sans consistance où les dossiers étudiés ont été approuvés sans anicroches ou autres critiques objectives. Les élus sont déconnectés de la réalité et croient dur comme fer que le système en place tiendra encore pour longtemps avec comme premières conséquences le maintien de leurs privilèges respectifs. Seul bémol, lors de cette première session ordinaire de l'année 2019, le clash violent entre l'élu Saci Laâbadlia et président du bureau de wilaya de l'UNPA et le P/APW, M. Lakhdar Bouhara. En effet, l'élu accuse le P/APW de bafouer les lois de la République et en particulier le code de wilaya dans son article 63, du fait qu'il cumule le poste de président de l'APW et celui de président de la Chambre de l'agriculture. Ce qui est strictement interdit. Une fléchette décochée après plus de deux années d'existence de cette vénérable assemblée. M. Laâbadlia a carrément demandé à la Drag de se conformer, strictement, aux lois de la République et d'être au diapason de sa responsabilité.
Il est judicieux de savoir que cette session a étudié et approuvé le bilan de 2018 des secteurs sectoriels non centralisés, et les préparatifs de la rentrée scolaire et celle universitaire. Reste que le wali a fait dans les réponses générales sans consistances et empruntes, par ailleurs, d'une langue de bois digne d'une époque révolue.
La raison principale, c'est qu'il vient juste d'être nommé à la tête de wilaya. «Lors de la prochaine session, j'aurai une idée plus exhaustive sur l'ensemble des secteurs et je serai à même de répondre à l'ensemble de vos préoccupations», a-t-il soutenu.
Daoud Allam