Algérie - A la une

Des dégâts pour 2000 hectares de culture



Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

C'est surtout le secteur agricole qui a souffert suite aux dernières intempéries qui ont touché la wilaya de Annaba et qui ont été à l'origine de dégâts localisés principalement dans la petite agglomération d'El Kerma dans la daïra d'El Hadjar. A perte de vue, ce sont des cultures inondées , céréales et plants de tomates qui disparaissent sous des tonnes d'eau qui stagnent empêchant toute activité au grand dam des agriculteurs qui attendent un hypothétique écoulement qui évacuerait ces «lacs» immenses ou que la terre en absorbe une grosse partie. «C'est pour nous une catastrophe, nous n'avons pas vu pareil phénomène depuis l'année 1983 où nous avions subi de grosses pertes», nous confie le vieux Ahmed, agriculteur de la région ; «comme vous le constatez, les dégâts sont importants mais on peut encore sauver les plants de tomate si le beau temps revient. » Le beau temps attendu est revenu juste pendant trois jours pour encore se gâter avec un bulletin météo spécial prévoyant de fortes pluies sur toute la région. En effet, rien que pour les deux derniers jours, il est tombé près de 30 mm de pluie et pendant toute la nuit de vendredi à samedi, il y a eu 17 autres mm. Ce qui laisse supposer que des dégâts sont à craindre et la situation n'est pas pour s'arranger pour les centaines d'agriculteurs établis dans la plaine de Annaba. Au domaine Sainte Marie, les habitants, tous des agriculteurs de génération en génération, on déplore cette situation mais on essaye tant bien que mal de sauver ce qui peut l'être. «C'est une catastrophe, nous déclare Si Azzeddine, surtout que nous avons contracté des crédits pour financer la campagne, on comptait rembourser à la fin des récoltes mais quelles récoltes allons-nous faire ' Tout ou presque a été détruit, la nature a pris le dessus et nous ne faisons que subir. La plupart des agriculteurs ne sont pas assurés parce qu'ils n'en ont pas les moyens et nous comptons beaucoup sur l'Etat pour nous aider à nous en sortir». Les champs emblavés et dont les pousses ne sont plus visibles parce que submergés par les eaux s'étendent sur toute la plaine, tout est devenu méconnaissable et disparaît sous les tonnes d'eau. Selon la Direction des Services Agricoles (DSA) de la wilaya, les dernières intempéries ont causé la perte de 2000 hectares de cultures dont 800 destinés à la tomate industrielle et 1200 pour les céréales. «Il n'y a pas eu de perte d'animaux d'élevage mais 800 ruches pleines ont été définitivement perdues et emportées par les flots, nous a déclaré le directeur des services agricoles de la wilaya de Annaba ; les jeunes apiculteurs qui ont investi ce créneau ont enregistré de grosses pertes». Pour la tomate industrielle, le responsable du secteur nous dira qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter puisque la plupart des agriculteurs n'ont pas encore procédé à la transplantation des plants et donc la situation n'est pas vraiment alarmante, cependant, il faut signaler la perte de 200 mètres carrés de pépinière localisés du côté d' El Kerma. Pour les mesures prises par la Direction des Services Agricoles et par l'Etat pour aider sinon alléger un tant soit peu les conséquences de ces inondations, le directeur nous dira qu'une fiche technique sur la situation du secteur a été établie et transmise au ministère qui examinera au cas par cas toutes les situations. «Pour ma part, poursuit-il, je peux vous assurer que la décision de différer d'une année les paiements des crédits alloués dans le cadre du dispositif Rfig qui permettra aux fellahs de respirer, c'est déjà quelque chose en attendant que les pouvoirs publics décident des suites à donner à cette situation exceptionnelle.» Pour ce qui est de la conduite à tenir par les subdivisions agricoles implantées dans les zones rurales et qui ont la charge du suivi des cultures face à ce phénomène, le directeur nous a appris que ses services accompagneront les agriculteurs durant toute cette période pour sauver ce qui peut l'être tout en veillant à l'utilisation de désherbants, de fertilisants et de fongicides. Mais au vu des précipitations atmosphériques prévues par le BMS et des pluies qui tombent sans discontinuer depuis avant-hier, il est fort à craindre que la situation se dégrade encore plus.
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