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Des chiffres, une réalité'



La wilaya de Tizi Ouzou est-elle réellement prête pour accueillir une saison estivale qui s'annonce déjà compromise en raison des manques qui refont surface chaque année comme une litanie ' La question reste posée et tout porte à croire qu'elle sera difficile, comme toutes celles qui l'ont précédée, eu égard à une sorte de stagnation de la situation que vit le secteur du tourisme en général ; s'il est vrai que l'on parle seulement d'estivants et non de touristes, il n'en demeure pas moins que rien n'a changé en réalité. L'estivant vient, retourne chez lui le soir et vit toujours les mêmes problèmes, que cela soit celui lié au manque d'eau, d'aires de repos, de transports, de restauration digne de ce nom, etc. En somme, on est loin de donner aux estivants les conditions nécessaires pour un repos bien mérité.Le manque d'eau, toujours
A Tigzirt et Azeffoun, ils sont nombreux les vacanciers qui quittent les lieux à cause principalement des pénuries d'eau. Ce liquide qui se fait tant désirer. «Un touriste, un visiteur ou un vacancier n'est pas censé passer ses vacances avec un jerrican à la main», ironise Karim. A trois semaines du lancement officiel de la saison estivale, le stress hydrique se fait déjà ressentir dans la ville côtière de Tigzirt. Les pénuries qui «glacent» la saison estivale pèsent déjà lourd sur cette dernière. La relance de la station de la station de dessalement d'eau de mer pourtant annoncée par les responsables de l'Algérienne des eaux (ADE) n'est pas pour demain. Cette station réalisée à coups de milliards de centimes (40 milliards) est un véritable gâchis.
Du coup, il est impensable de parler de saison estivale, de tourisme sans eau. Et malheureusement, c'est quasiment le même scénario qui se répète chaque année et s'y répercute négativement. Aussi faut-il rappeler que depuis des lustres, le nombre de plages autorisées à la baignade demeure le même, alors que la wilaya de Tizi Ouzou dispose d'une façade maritime de 85 km de longueur jonchée de lieux paradisiaques et de plages non surveillées, non aménagées, donc non autorisées à la baignade.
Pourtant, certaines connaissent une affluence très importante, à l'image de celles de Zegzou et de Sidi Khaled, dans la commune d'Iflissen. Les 10 plages non autorisées à la baignade (5 sur le territoire de la daïra de Tigzirt et 5 autres sur celui d'Azeffoun) sont inscrites sur le programme d'aménagement de l'exercice 2015, mais rien n'est toujours fait.
L'infrastructure, éternel point noir
L'infrastructure demeure le principal écueil qu'il faudra surmonter pour prétendre à une véritable politique touristique qui doit s'éloigner du folklorique saisonnier. Les capacités d'accueil restent insignifiantes. De nombreux écueils doivent d'être dépassés pour prétendre réussir une saison estivale. Les sites pittoresques et la beauté des paysages qu'offre la région ne suffisent pas à attirer le plus de monde. Parmi ces écueils, il s'agit entre autres de dépasser celui des structures d'accueil qui demeurent très insuffisantes et loin de répondre aux attentes des visiteurs et des vacanciers qui affluent de partout.
La mise à disposition des estivants de 1660 lits supplémentaires est loin d'être un exploit. Peut-on en effet prétendre réussir une saison estivale quand on sait que la wilaya compte une poignée d'hôtels sur la côte et que bon nombre sont implantés à Tizi Ouzou ville, d'autres sont en plein travaux de réfection et d'autres encore sont fermés depuis des années ' Rien n'est plus évident. A Tizi Ouzou, l'activité touristique proprement dite est inexistante. Seuls 11 hôtels balnéaires existent au niveau de la région maritime. Le manque d'investissement en la matière n'est plus à rappeler. Pourtant, la wilaya dispose d'un foncier touristique important en totalisant une superficie de 1 973 ha dont 166 34 ha de superficie aménageable, y compris dans les zones à vocation balnéaire.
Aujourd'hui, on s'accorde à dire que le secteur du tourisme doit être repensé. Le tourisme n'est pas le décompte du nombre d'estivants qui fréquentent les plages à chaque saison estivale. Un estivant n'est pas considéré comme touriste. Le tourisme, c'est une culture, une façon d'être, de vivre. L'absence d'une politique touristique digne de ce nom, l'absence d'investissements, de formation dans la culture du tourisme etc. font que la wilaya de Tizi Ouzou, à l'instar des autres wilayas côtières, est à la traîne et ne peut prétendre à un développement en la matière dans un proche avenir. Tout est à repenser, à faire.
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