Algérie - Revue de Presse


Les pays arabes sont censés entreprendre en urgence des réformes, sinon ce sont Washington et ses alliés qui vont prendre en charge cette mission. C?est ce qu?a déclaré le docteur Mohamed El Medjdoub, membre du Conseil constitutionnel libanais lors de la seconde journée du colloque international sur « La problématique de la libération et les défis internationaux actuels » qui se tient à El Aurassi (Alger). Intervenant hier avec une communication portant sur « Le projet du Grand Moyen-Orient et l?Afrique du Nord », El Medjdoub s?en ira expliquer ce type de pressions par les arguments avancés par les Américains. Ces derniers, précisera-t-il, estiment que « la région arabe est un vivier de crises qui alimentent le terrorisme et donc constituent un danger pour la communauté internationale ». En cela le constat -par les chiffres contenus dans le projet américain - est accablant pour « cette région du monde qui se trouve aujourd?hui à la croisée des chemins », selon l?orateur. Le PIB de tous les pays de la Ligue arabe est inférieur à celui de l?Espagne ; le tiers des Arabes vivent avec moins de deux dollars la journée ; 40% des Arabes adultes sont analphabètes dont le tiers sont des femmes alors que celles-ci n?ont que 5,3% des sièges au niveau des parlements ; quelque 25 millions de chômeurs à l?orée de l?an 2010 ; environ 51% des jeunes arabes ont exprimé leur volonté d?émigrer, notamment en direction des pays européens ; et enfin, seulement 6,1% des citoyens arabes ont accès à Internet, ce qui est, de loin, inférieur même par rapport à certains pays de l?Afrique noire. Ces indications justifient le forcing américain en ce qui concerne les réformes à engager et que « certains chefs arabes ont acceptées », dira El Medjdoub. Trois orientations ont été dégagées pour que les régimes arabes les adoptent. Primo, encourager le processus de démocratisation et la bonne gouvernance. Secundo, construire une société de savoir. Tertio, élargir les chances économiques. Le projet américain du « Grand Moyen-Orient et l?Afrique du Nord » considère, pour la première orientation, qu?il faut, par exemple, mieux lutter contre la corruption, favoriser l?émergence d?une société civile à travers les ONG et former les journalistes pour consolider les médias indépendants. Pour la seconde orientation, il s?agit d?améliorer l?enseignement de base, de vulgariser la formation par Internet et d?encourager la spécialité « administration des affaires » (business administration). Enfin, pour la dernière orientation, il s?agit d?en finir avec le monopole de l?Etat et donc de favoriser le secteur privé, de réformer les systèmes financiers et bancaires, ainsi que de susciter un plus grand échange entre les pays arabes qui est actuellement de l?ordre de 6% seulement. Inscrivant cette démarche américaine dans une tentative d?étendre sa mainmise sur les richesses naturelles et les potentialités des ressources humaines qui se trouvent dans le monde arabe, le docteur Mohamed El Medjdoub trouve que la finalité des réformes est de faire « changer les régimes arabes, même dans le cas où certains sont actuellement des régimes modérés ». Ceci dans le but, ajoutera-t-il, d?instaurer un système dans cette région du monde qui s?adapte totalement aux exigences de Washington et se confond avec la mondialisation.



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