Des capteurs médicaux qui se dissolvent dans l'organisme

Imaginez que vous devez subir une opération neurochirurgicale qui doit s'achever par la pose de capteurs au niveau du cerveau. Or si ces capteurs n'ont pas vocation à rester indéfiniment dans votre crâne, il va bien falloir les retirer. Ce qui suppose une nouvelle opération. Ce scénario pourrait toutefois être fortement simplifié. Des chercheurs de l'Université de l'Illinois aux Etats-Unis travaillent sur des capteurs qui finissent par se dissoudre naturellement dans le corps, une fois leur tâche accomplie. Les résultats partagés avec IEEE Spectrum indiquent que le dispositif fonctionne plusieurs jours avant de mettre une poignée de semaines à disparaître totalement de l'organisme. C'est assez pour mesurer par exemple la pression et la température intracrâniennes dans le cas d'une lésion cérébrale traumatique. Mais pour l'instant, le capteur a une durée de vie trop courte de l'avis des scientifiques. Ils aimeraient que celui-ci puisse marcher pendant quatre semaines avant de commencer à se dissoudre. C'est surtout au niveau des matériaux biodégradables qu'un effort doit être accompli, afin de retarder leur décomposition.Outre le cerveau, d'autres zones du corps pourraient recevoir ce genre de corps étranger : on pense évidemment aux organes vitaux que sont le c?ur, les poumons, le foie, les reins ou le pancréas, mais aussi à des endroits moins critiques, comme sous l'épiderme, pour surveiller divers paramètres physiologiques. A plus long terme, les chercheurs souhaitent que leurs capteurs aient un rôle plus actif dans l'aide au patient. En plus de suivre leurs mesures biométriques, l'idée est de donner à ces dispositifs les moyens d'intervenir directement dans le corps, par exemple en stimulant électriquement un nerf endommagé.