Algérie - Revue de Presse

« des bateaux En rade depuis un an... »


Le Syndicat national des officiers de la marine marchande du Cnan Group (Snommar) a organisé hier, à Alger, une conférence de presse pour apporter quelques éclaircissements suite à la perte du bateau Béchar et l?échouage du navire Batna. Mêlant la tristesse à la colère, l?animateur de la conférence, le commandant de bord Omar Lakel, juge qu?il est du devoir des marins de situer les responsabilités de cette catastrophe qui s?est soldée par 4 morts et 12 disparus à la veille de l?Aïd El Fitr. Sans ambages, le conférencier déclare que la responsabilité de cette tragédie incombe aux responsables de la Cnan. En guise d?argument, le commandant Lakel met en relief la mauvaise gestion technique et commerciale de Cnan Group. Dans ce contexte, le conférencier déplore le manque d?entretien de la flotte marine. Répliquant au responsable de Cnan Group, qui a affiché sa volonté de dédommager les victimes en cas d?incompétence professionnelle prouvée par la commission d?enquête, l?orateur rejette en bloc cette piste en relevant les capacités incontestables des marins à bord du Béchar. « Le commandant du M/V Béchar, Bidi Ahcène, est classé parmi les meilleurs commandants de la compagnie », illustre le conférencier, qui explique que le commandant de bord Bidi Ahcène a dû user de toutes ses compétences et de son savoir-faire pour tenter de sauver son équipage et son navire. Toutefois, continue le conférencier, « si ses efforts sont restés vains, nous ne pouvons que nous poser des questions quant aux moyens mis à la disposition du commandant de bord pour lui permettre de mener à bien sa mission pour sauver son équipage et son navire, de même que les secours et l?assistance auxquels il a fait appel ». Un grand point d?interrogation qui, sans réponse convaincante, laisse bien ouverte la thèse d?une négligence humaine. Sur ce point précis, le commandant de bord Lakel avoue que l?équipage minimum de sécurité est inexistant dans le bateau Béchar. A titre d?exemple, il indique que le navire ne dispose pas de la bouille qui oriente sur la position du navire. Sur le même chapitre, Lakel précise que le Béchar et le Batna étaient en rade depuis un an pour le premier et trois ans pour le second. « Nous tenons à préciser que les deux navires ont été immobilisés par l?armateur car n?étant pas conformes aux normes de sécurité internationale (certificat de sécurité et de classe non valides, matériel de sécurité périmé) », argumente l?orateur en signalant que cette longue immobilisation s?est accompagnée d?une détérioration rapide de l?état général des deux bateaux suite à l?absence d?entretien ainsi que la politique d?austérité observée à l?égard de ces navires. Pis, « malgré plusieurs correspondances adressées à l?armateur par les bords et faisant état de l?urgence d?une réelle prise en charge de ces navires, aucune réaction de la part de cet armateur n?a été enregistrée », ajoute le commandant Lakel affligé par la perte de ses collègues marins. Selon le conférencier, ces navires représentaient un danger réel aussi bien pour les équipages à bord que pour l?environnement (pollution, dégradation de la faune et de la flore). Tirant la sonnette d?alarme, l?orateur affirme que le restant de la flotte, en exploitation ou immobilisée, n?est pas à l?abri d?une pareille catastrophe. S?agissant de la commission d?enquête installée par le ministre Meghlaoui, le conférencier remarque l?inexistence d?experts en son sein. A ce sujet, le commandant Lakel juge indispensable la mise en place d?une commission d?enquête afin de déterminer les causes réelles de cette tragédie et de situer les responsabilités de tout un chacun.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)