Des arbres centenaires rasés à Aïn Bessam

Le massacre des arbres et des terres agricoles continue à Bouira. En effet, après les terres agricoles qui se sont transformées en chantiers, c'est au tour des arbres centenaires d'être massacrés dans le cadre des projets de travaux publics.Pourtant, les responsables du secteur agricole ne cessent de qualifier cet état de fait de crime, tout en appelant à préserver cette richesse en faveur des générations montantes. Les exemples sont légion.Dans la commune de Aïn Bessam, ce sont des associations activant dans le domaine de la protection de l'environnement qui interpellent le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement pour intervenir afin d'arrêter ce qu'ils qualifient de «massacre contre l'environnement».En qualifiant la décision et l'autorisation délivrée par le chef de daïra et le P/APC de Aïn Bessam à un entrepreneur en charge d'un projet d'extension de route, de «criminelle», ces défenseurs de l'environnement soulignent que l'entrepreneur en charge de ces travaux a détruit pas moins d'une vingtaine d'arbres centenaires.Les rédacteurs de la requête, dont une copie nous a été envoyée, exigent des pouvoirs publics de diligenter une enquête. «Nous dénonçons ces dépassements. L'abattage inutile de ces arbres centenaires et remarquables n'a pas suscité la réaction des autorités locales. Et pourtant cela est du rôle de ces responsables qui devaient intervenir sur tout ce qui peut nuire au paysage de notre environnement», souligne-t-on.Les associations se référant à la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable, exigent une enquête sur le terrain.En revanche, «nous entamerons des procédures judiciaires contre les responsables et les ordonnateurs ayant détruit ces arbres». Les associations regrettent le fait que les autorités peuvent éviter ce massacre dès lors qu'il s'agit-là, d'une extension de route dont le bureau d'étude en charge de ce projet n'a pas pris en considération ce volet.Ces militants défenseurs de l'environnement craignent surtout que d'autres arbres soient prochainement abattus dans le cadre de l'aménagement urbain de cette ville. Elles exigent à ce que les autorités locales s'engagent dès à présent sur la préservation de ces arbres. Il faut préciser que des cas similaires ont été enregistrés à travers la wilaya de Bouira.L'année écoulée, des dizaines d'oliviers centenaires avaient été arrachés par des engins mobilisés dans le cadre d'un projet de réalisation d'une canalisation d'irrigation dans la commune de M'chedallah, à l'est de Bouira. Tout comme dans la commune d'Oued El Berdi, où des centaines d'oliviers massacrés sur «ordre du wali», dans le cadre d'un projet visant l'extension d'une zone industrielle dont malheureusement les projets peinent à voir le jour.