Algérie - Revue de Presse

Derrière le Pentagone se trouve le Sahara-Occidental



Le Maroc... ci-gisent les man?uvres les plus inédites. Au point où on a franchi les limites du délire surtout lorsqu'un ministre de la Justice voulant faire feu de tout bois, attribuait au Front Polisario des liaisons avec l'organisation terroriste de Ben Laden. Cela s'appelle la quête de la bénédiction occidentale. Aujourd'hui, encore, la machine propagandiste marocaine s'active du côté du Pentagone, jouant à la fois sécurité et stratégie, avertissant contre les conséquences que pourrait constituer le «danger algérien», si l'option référendaire venait à gagner. En étant assuré d'une certaine pro-marocanité traditionnelle de la position de Washington, Rabat veut beaucoup plus, et ce, en s'attendant surtout à des déclarations officielles américaines plus explicites. C'est dans cet ordre que le sous-secrétaire d'Etat Nicholas Burns venait de considérer, il y a quelques jours, que la proposition de Mohammed VI concernant la large autonomie, est sérieuse et crédible. Le Washington Times ne s'est pas attardé juste après pour dire que les Etats-Unis allaient faire comprendre au Polisario que s'il tient vraiment au devenir du peuple sahraoui, il lui incombe d'engager impérativement des «négociations sérieuses». Or, selon la tournure des événements, il s'avère que l'information rapportée par le quotidien conservateur de la capitale fédérale est vraie, puisque les derniers échos risquent de conforter cette nouvelle tendance américaine, celle de rompre définitivement avec la longue «retenue» affichée jusque-là, lorsqu'il s'agit du dossier du Sahara-Occidental. On parle aujourd'hui de l'intention des Etats-Unis de faire endosser l'échec des négociations (si échec il y aurait) à la délégation du Polisario. Ici, il faut bien rappeler que Washington comme l'Europe (qui dominent le Conseil de sécurité) n'avaient sciemment pas voulu baliser ces rencontres entre le Maroc et le Polisario sur l'unique principe de base, celui du droit des Sahraouis à l'autodétermination et on admet que c'est la première fois que les Etats-Unis sont en train de consolider cette préférence pour le plan du Maroc et souhaitent que les négociations tournent seulement autour des modalités de l'autonomie. On est tenté donc de qualifier cela d'explicite comme le voulait le Maroc qui ne cesse de demander aux Américains d'être plus clairs après qu'ils se sont confinés durant des années, dans un condensé de vocables ambigus, mélangeant d'une part solution mutuellement acceptable et d'autre part problème réglé dans le cadre des Nations unies. Or cet «explicite» représente tout un virage, dit-on, et le Pentagone n'est pas étranger dans le dessin de ses contours, bien que les actions menées par ce même Pentagone dans le conflit ne sont pas nouvelles mais bel et bien anciennes et graduelles. Pour rappel, la visite, en Algérie, de Richard Lugar, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, sur demande du président George Bush, s'inscrivait dans ces démarches. Richard Lugar, sénateur de l'Indiana, est venu en août 2005 en Algérie afin de superviser la libération des prisonniers marocains. La présence du commandant James Jones, chef des forces américaines en Europe, avec Lugar, était significative. En vérité, c'est ce commandant qui s'est déplacé dans le cadre d'une instruction du département de la Défense US, l'organisme qui pilota l'opération dès le début. The Department of Defence affréta par la suite les deux avions pour ramener les Marocains à Agadir. Puis, selon certains échos, le même ministère avait réussi à obtenir l'intervention de Bush dans le dossier des prisonniers, et c'est ce même département (par le biais de Lugar) qui a sollicité l'intervention de l'Algérie pour régler la crise des internés marocains. Le lecteur se posera cette question : pourquoi le département de la Défense ? La réponse est simple. Il existe à Washington un groupe très puissant de lobbyisme qui s'appelle Livingston Group dirigé par un ex-membre de la Chambre des Représentants : Bob Livingston, un républicain de la Louisiane. La spécialité de ce groupe est l'action lobbyiste au niveau du Pentagone et autres organismes. Le Maroc est défendu par ce groupe payé en millions de dollars. Livingston prend aussi en charge les commandes turques. Il s'est occupé avant du dossier du libre-échange américano-marocain, avant de s'intéresser au cas des prisonniers. Le Maroc est défendu aussi par le groupe lobbyiste Solomon Group dirigé par les héritiers de Gerald Solomon, ex-membre de la Chambre des Représentants décédé il y a 3 années. Gerald Salomon était membre du parti démocrate. Il était un grand ami du travailliste israélien Shimon Pères. MANOEUVRES ET VOLTE-FACE
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