Algérie

Dernière ligne droite pour l'élection présidentielle



Dernière ligne droite pour l'élection présidentielle de 2009 - sauf imprévu -, les résultats pour le renouvellement des assemblées communales et wilayales reflètent en grande partie les objectifs que le pouvoir en place projette d'atteindre depuis, entre autres, sa mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Abdelhak Benhamouda alors secrétaire général de l'UGTA avait déclaré un jour à son entourage ceci: «c'est le même scénario sauf que les acteurs ont changé.» Benhamouda a tenu ces propos lorsqu'il a été interrogé sur les raisons qui ont prévalu à l'époque à la création du RND qu'il devait lui-même présider. Les pouvoirs en faction ont pris l'habitude de changer ou d'interchanger les acteurs politiques à chaque fois que le besoin le leur dicte. Besoin qu'ils sont les seuls à identifier et à cerner avec précision. Ils le font lorsque se projette à l'horizon un changement d'hommes, de personnels aux commandes ou aux services des centres décisionnels. Les résultats du double scrutin du 29 novembre dernier en attestent comme preuve d'une continuité absolue de pratiques qu'ils entretiennent depuis leur structuration première. Tout est donc permis pour exercer ce droit, les moyens et subterfuges important peu. L'émergence du Front national algérien (FNA), dernier-né des milieux asservis aux castes au pouvoir, en serait une preuve tangible. Interrogé il y a une dizaine de jours, Moussa Touati, son président, avait reconnu que ce parti était né sur «impulsion» de l'organisation des enfants de chouhada. Ancien élève de l'école militaire, ex-actif au sein de la police et plus tard aux douanes, il est lui-même compté parmi les fervents animateurs de l'organisation en question. Pour se mettre sur pied et se structurer, le FNA a eu aussi le coup de main bénéfique entre autres de moudjahidine. Son identité est quelque peu ressemblante à celle du FLN à un point où dès sa première irruption électorale, le FNA s'est vu créditer de voix qui étaient, dit-on, à l'origine destinées au FLN. Signe prémonitoire ou simple coïncidence ? Il faut dire qu'entre les deux sigles, il y a une permutation entre deux de leurs lettres qui permettrait la confusion. L'histoire facilite même le raccourci, celui de rappeler que l'organisation des enfants de chouhada est assimilée tout autant que beaucoup d'autres, comme satellite du FLN. Organisations et associations qui, faut-il le dire, ont toujours servi à applaudir les changements et revirements décidés par les pouvoirs. L'organisation des enfants de chouhada fait partie de celles qui ont toujours répondu à la sauvegarde des «causes nationales» y compris quand il s'agit de «choix du peuple». Le FNA est donc aujourd'hui pour bouleverser un ordre au profit d'un nouveau, ou presque. En fait, il a été placé en troisième position à l'issue du scrutin du 29 novembre dernier pour déloger le MSP de Boudjerra Soltani. Conscients d'avoir mis en oeuvre une charte, celle de la paix et de la réconciliation nationale, dont les dispositions réhabilitent de nombreux militants du FIS dissous, les décideurs ont dû retenir que ces derniers ne vont pas se contenter de devenir de «simples citoyens» mais qu'ils intégreraient dès que l'occasion leur serait donnée des partis politiques en activité. Le MSP est tout indiqué tout autant qu'El-Islah ou Ennahdah. Si les deux derniers n'occupent pas sur l'échiquier politique une place confortable et que le départ de Abdellah Djaballah de leurs états-majors respectifs a considérablement diminué de leurs capacités de «nuisance» électorale, le MSP constitue cet étançon qu'on place à chaque fois que des objectifs ont besoin d'être soutenus. Ce fut le cas pour le programme du président. Aujourd'hui, l'enjeu devient tout autre. L'élection présidentielle de 2009 exige en toute évidence un repositionnement des choses. Le FNA est, cette fois-ci, concerné. Le doute est difficilement permis. Il pourrait cependant servir tous les scenarii. Il ressemble tellement dans leur manière d'être au FLN et au RND qu'il pourrait servir de doublure notamment en cas de défection programmée du second, le RND dont le chef est indéniablement compté par les analystes comme candidat potentiel pour 2009. C'est pour tout cela que le FNA vient d'être placé à un niveau où le jeu est possible sans que l'essentiel de ses pièces ne soit perturbé. En cas de bouleversements de dernière minute, il devient lui aussi cet étançon qui partagerait entre les lignes à ne pas mélanger. Et surtout à ne pas franchir. A l'exception du MSP dont le profil lui assurera à chaque fois que besoin est, le statut de faire valoir pour ce qui est de la gestion de la donne islamiste, tous les autres partis qui viennent après le FNA, et jusqu'à nouvel ordre, restent encore comme supplétifs.
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