Algérie

DEPARTS ANNULES, PELERINS EN ATTENTE Imbroglio autour de la Omra



L'organisation de la «Omra» saison 2007 va-t-elle vers un blocage? A entendre des gérants d'agences de tourisme et de voyages, ça serait le cas si rien n'est fait pour régler les entraves que rencontrent les opérateurs sur le terrain. Pour plusieurs gérants d'agence de voyages, le lancement de la campagne «Omra» a été, en fin de compte, un fiasco. A peine la saison ouverte et voilà que des vols programmés pour ce mois ont été annulés et reportés pour le mois d'avril pour défaut de visas qui n'ont pas été accordés, à ce jour, par le consulat du royaume d'Arabie Saoudite à Alger. Les opérateurs accusent les nouvelles dispositions instaurées au cours de cette année par le royaume wahabite pour donner son accord aux agences de voyages algériennes. En effet, les autorités saoudiennes exigent, à partir de cette année, à chaque gérant d'agence de voyages de déposer une garantie financière estimée à 100.000 rials saoudiens ou 20.000 euros, l'équivalent de 2 millions de dinars. Cette garantie financière est un cautionnement pour couvrir les partenaires saoudiens au cas où les agences de voyages ne tiennent pas leurs engagements en matière de payement des frais de prise en charge, notamment. Cependant, outre l'importance de ce cautionnement, les opérateurs rencontrent certaines difficultés avec les banques pour le dépôt de ces garanties, puisque la réglementation en vigueur interdit cette démarche de peur d'être utilisée pour faciliter la fuite des capitaux à l'étranger. Les agences de voyages se trouvent, ainsi, dans un cercle vicieux qui risque de perdurer et pénaliser, en premier lieu, les candidats à la «Omra» si rien n'est fait pour lever ces entraves. Des négociations sont déjà en cours entre les autorités saoudiennes et le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs afin de trouver une solution urgente. Ce problème ne concerne pas uniquement l'Algérie puisque des négociations similaires sont en cours entre les autorités saoudiennes et le ministère des Affaires religieuses syrien, confie une source proche du dossier. La garantie n'est pas la seule entrave rencontrée par nos agences de voyages pour l'obtention du feu vert. Les autorités saoudiennes exigent, désormais, aux opérateurs de s'inscrire via internet afin d'obtenir l'accord préalable indispensable pour avoir les visas pour les candidats à la «Omra». Du coup, les agences de voyages ne savent plus où se donner de la tête devant ce qui ressemble à un véritable imbroglio. Depuis le début du mois, ils sont engagés dans une course contre la montre pour l'obtention des visas. «C'est l'imbroglio. Les nouvelles mesures instaurées et par les autorités saoudiennes et par notre ministère des Affaires religieuses et des Wakfs vont complètement perturber cette saison», regrette le gérant d'une agence de voyages. Pour sa part, le président de la fédération nationale des agences de tourisme (FNAT), a déploré l'annulation de plusieurs vols vers les Lieux Saints programmés au cours de ce mois à cause des entraves rencontrées par les professionnels. Selon notre interlocuteur, les vols programmés pour le 21 du mois en cours ont été tous reportés à avril pour défaut de visa. Les opérateurs ont aussi regretté les nouvelles dispositions décidées à partir de cette année par notre ministère des Affaires religieuses et des Wakfs pour l'organisation de la saison «Omra» 2007. Le ministère a, en effet, imposé un nouveau cahier des charges aux agences de voyages pour l'organisation de la présente saison «Omra». Le cahier des charges qui contient 23 articles pour protéger les candidats à la «Omra» dès leur départ d'Algérie et jusqu'à leur retour des Lieux Saints, a été élaboré dans le souci d'éviter certaines épreuves rencontrées par les pèlerins par le passé. Les agences agréées s'engagent, désormais, à renouveler leurs autorisations tous les ans et de payer pour chaque candidat 500 dinars de frais couvrant les services assurés par la mission à La Mecque et à Médine. Elles s'engagent également à transporter les candidats à la «Omra» par voie aérienne, à éditer la carte du candidat à la «Omra», à assurer l'accueil au moment du voyage et à faciliter l'embarquement. Certains articles du cahier des charges ont fait l'objet de réserves de la part des professionnels mais un compromis avait été rapidement trouvé avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Il n'est plus exigé ainsi pour une femme âgée de plus de soixante ans d'avoir un proche comme accompagnateur (mahram) qui peut être remplacé, désormais, par le guide professionnel. L'article exigeant un guide pour chaque groupe de 35 personnes a été également revu et le guide peut prendre en charge, actuellement, une cinquantaine de personnes. Pour l'instant, les gérants d'agences de voyages restent optimistes quant à la conclusion d'un accord avec les autorités saoudiennes même si ce retard dans la remise des visas va, à coup sûr, perturber les premiers vols vers les Lieux Saints programmés pour ce mois. On s'attend à un retour à la normale dès le mois d'avril prochain. Il est à signaler que la «Omra» coûtera, cette année, 92.000 dinars. Un peu plus cher que l'année passée où les frais étaient de 85.000 dinars.
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