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Démolition contrôlée



Démolition contrôlée
La question obsède les architectes : l'Algérie est-elle mal construite, pas construite ou déconstruite, est-elle à reconstruire, déconstruire ou à simplement construire ' Mais pendant qu'ils tentent de se projeter dans l'avenir, les autorités poursuivent leur étrange chemin ; d'un côté des milliers de logements très inesthétiques construits, qui encouragent la déprime et la violence ; de l'autre, une campagne de démolition sans précédent, le ministre de l'Habitat ayant annoncé la destruction de 160 000 constructions. La cible, ceux qui n'ont pas de permis de construire, n'ont pas terminé leurs maisons ou sont non conformes au plan initial. Le délai de mise en conformité étant passé le 4 août dernier, on peut s'attendre à des guerres sauvages de territoires. Mais comment peut-on penser à démolir 160 000 constructions ' Pour le ministère, c'est la seule solution devant le refus d'obéir, et mêmes les amendes infligées aux récalcitrants n'ont rien donné.Si bien sûr, il ne faut pas laisser n'importe qui construire n'importe quoi n'importe où, comment peut-on penser à détruire 160 000 maisons ' D'autant que dans cette opération de démolition, sont aussi concernés les «espaces de servitude» qui ne sont pas des maisons pour esclaves mais des terrains où des services publics sont installés, à l'exemple de ce local qui servait aux éboueurs d'El Biar récupéré par un ex-ministre qui habite d'ailleurs toujours au Club des Pins. Situé en plein boulevard Bougara, il a été transformé en médiathèque pour servir d'alibi culturel, vendant quelques DVD piratés. Quelques mois plus tard, la médiathèque fermait et tout le monde oublia. Discrètement, elle vient de rouvrir pour y entreposer des matériaux de construction, voire les vendre. Cet espace collectif, privatisé en médiathèque puis en dépôt de ciment, serait normalement appelé à être démoli. Sauf qu'il ne le sera pas. Comment convaincre après les 160 000 propriétaires de maisons qu'ils doivent souhaiter la bienvenue au bulldozer '



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