Algérie - Revue de Presse



L ?affaire des deux journalistes français pris en otage en Irak, outre l?horreur qu?elle suscite par le fait que les deux reporters sont devenus des victimes expiatoires de crimes ou d?actions que ni eux ni la France n?ont commis depuis l?offensive militaire décidée par George W. Bush, vient mettre à nu aujourd?hui la responsabilité des Américains et de leurs alliés dans la dégradation des conditions de sécurité dans ce pays. En effet, les rapts, les kidnappings et autre agression armée, en un mot l?insécurité totale, sont aujourd?hui le lot quotidien des Irakiens. Bien sûr, les personnels étrangers travaillant dans le pays sont des cibles de choix, non seulement pour les groupes islamiques armés opérant en Irak, mais aussi pour les bandes de brigands et les anciens agents des services de sécurité du régime de Saddam Hussein reconvertis dans la rapine et le crime organisé. Ainsi, de pauvres bougres étrangers à la recherche d?un emploi attirés par un eldorado promis par les Américains et leurs alliés sont quotidiennement victimes de groupes armés et risquent à tout moment leur vie en Irak. Mais cet état d?insécurité permanent, loin d?être une préoccupation majeure des occupants ou du gouvernement intérimaire qu?ils ont mis en place et qui ne parvient pas à contrôler le pays, pèse également lourdement sur les Irakiens eux-mêmes. A telle enseigne que des universitaires, des médecins et des responsables administratifs ou d?organisations humanitaires irakiens craignent pour leur vie et celle de leurs enfants. Car ils risquent d?être kidnappés et de faire l?objet d?une demande de rançon de la part de ces groupes armés. Tant et si bien qu?aujourd?hui il est recommandé aux étudiants irakiens, par exemple, de se rendre à la fac avec des vêtements usés afin de ne pas attirer l?attention et à tous les autres de ne pas se balader dans des endroits peu sûrs où ils risqueraient d?être enlevés. Tout comme au début de l?agression de l?Irak et peu après la chute du régime de Saddam Hussein, les Américains et leurs alliés ne se souciaient pas du tout de la sécurité des biens et du patrimoine irakiens, obnubilés davantage qu?ils étaient par le pétrole que par toute autre chose, livrant ainsi d?inestimables trésors archéologiques aux bandes de pillards. Aujourd?hui, ils ne se préoccupent guère de la sécurité des personnes, préférant envoyer leurs supplétifs irakiens au « casse-pipe », à l?assaut des bastions intégristes, et laisser ainsi le pays plonger dans le chaos.





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