Algérie

Dégradation du cadre de vie



Les habitants de Haï El-Feth interpellent le maire d’Oran Les pouvoirs publics étant quasiment absents à la cité Haï El-Feth, anciennement les Amandiers, certaines gens, que cette longue défection arrange, se comportent comme en zone de non-droit. En effet, aux Amandiers, une importante cité de la banlieue ouest d’Oran, on a la nette impression que plus personne n’accorde la moindre importance à ce qui se passe dans cette importante cité. Longtemps considérée comme point chaud, la cité s’est distinguée de sinistre façon au cours des années qu’a duré la tragédie nationale. Une fois la sécurité rétablie, les habitants, qui pensaient que la situation allait s’améliorer, ont vite déchanté. «Cela fait près d’une année que l’éclairage public est défaillant. Pour cela, les gens ne peuvent plus sortir prendre l’air comme ils avaient coutume de le faire en cette période de grandes chaleurs», regrettent les habitants. Question hygiène et environnement, les espaces verts, qui agrémentaient l’artère principale, ont été transformés en dépôts d’ordures par les innombrables marchands de fruits de saison. Avant de repartir, ces marchands se débarrassent des déchets et emballages en les jetant, tout simplement, dans ces espaces. Ainsi, exposés aux rayons du soleil, les déchets attirent des nuées de mouches et de moustiques et, une fois putréfiés, ils rendent l’atmosphère irrespirable. Les agents de nettoiement, que ces comportements exaspèrent, n’interviennent, pour leur part, que très rarement pour enlever ces déchets avant que les marchands réfractaires ne remplissent, de nouveau, ces petits bosquets. Du côté du marché, c’est toujours la pagaille. Les lieux sont tout simplement d’une saleté repoussante. Se faufilant entre les pattes des mulets et des ânes tractant les inévitables charrettes, entre les cageots de poisson pourri, chats et chiens errants circulent librement dans ces lieux qui, à la longue, leur sont devenus familiers. Ceci ne semble pas déranger, outre mesure, les marchands et leur clientèle. A deux pas seulement du marché et à un mètre du stade, des tonnes d’ordures empestent l’atmosphère qu’elles rendent dangereuse pour les narines et les poumons. Chose curieuse et inquiétante à la fois, les gens se bousculent pour acheter les abas de volaille d’où se dégagent de fortes émanations. A moins d’un mètre de là, un mulet se soulage, sans retenue, la vessie. Pour se protéger contre les éclaboussures, le marchand tire automatiquement son kamis vers le haut et sans se soucier de la marchandise. D’autre part, le pain étant le produit le plus consommé par les Algériens, plus personne ne se soucie des règles d’hygiène auxquelles sa commercialisation doit nécessairement obéir. Dans cette cité, comme partout ailleurs à Oran, lorsque les gens n’ont pas une autre occupation, ils se mettent à revendre du pain. Ici aussi, c’est le self-service. Il arrive, cependant, que le client demande au marchand de lui livrer un, deux pains ou plus. Pour le servir, le marchand s’imbibe, d’abord, le pouce et l’index de salive pour ouvrir, plus facilement, le sachet en plastique dans lequel il fourre le pain après l’avoir coupé en deux. Un autre client se présente, qu’il se rassure, il a, lui aussi, droit à sa part de salive! Une fois le prix du pain entre les mains, le marchand réclame le paiement du sachet. Ainsi, en plus du dinar qu’il gagne en écoulant du pain, le marchand en fait rentrer deux autres, en contrepartie du sachet. De la sorte, c’est plutôt la vente des sachets qui rapporte le plus. L’été étant, par excellence, la saison où l’on enregistre le plus de maladies respiratoires et de la peau, le service du nettoiement devrait être renforcé, en conséquence, durant cette période. Aux Amandiers cependant, cette précaution vitale semble avoir échappé aux responsables. Pour preuve, pour parcourir le passage compris entre l’établissement de santé de proximité -SSP- de cette cité et l’école primaire Hassan Kouider, les usagers devraient se munir de masques ou se pincer les narines pour ne pas avoir à respirer l’air vicié par les immenses tas d’ordures. D’autre part, des riverains s’étant plaint du vacarme que provoquent les enfants, des agents du secteur urbain Bouamama ont criblé d’immenses trous un espace initialement destiné aux véhicules. Et comme pour dire que la bêtise humaine n’a pas de limite, un commerçant du voisinage a, tout simplement, enlevé les cordes et les sièges des balançoires fraîchement installés par les pouvoirs publics, pour éviter, argue-t-il, aux riverains d’être dérangés par les enfants. Face à cette inexorable descente aux enfers, les habitants interpellent les pouvoirs publics, en premier, le maire d’Oran qu’ils invitent à leur rendre visite. Leur appel sera-t-il entendu? Nemili M.
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