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Dégradation de la rue du 19 juin 1965 à Constantine: Le wali accuse les Constantinois et les invite à faire preuve de civisme



Dégradation de la rue du 19 juin 1965 à Constantine:  Le wali accuse les Constantinois et les invite à faire preuve de civisme




Le wali de Constantine Hocine Ouadah perd le sens de la réalité et accuse cette fois les citoyens d’avoir détruit la rue du 19 juin 1965 (Ex- rue de France).

Interrogé hier par El Watan sur les malfaçons apparus dans le revêtement du sol de cette rue, le wali a dégagé la responsabilité de l’entreprise et du bureau d’études chargés du chantier en culpabilisant le citoyen.

«Il est temps que les gens apprennent le civisme. La rue de France est une voie piétonne, elle n’a pas été faite pour les véhicules et les camionnettes. Seuls les citoyens et les vélos peuvent l’emprunter. C’est une question de civisme du citoyen, rien de plus», a-t-il déclaré.

S’il est possible que l’accès accordé aux véhicules puisse être à l’origine de quelques dégâts, il n’en demeure pas moins vrai que les malfaçons sont apparues sur cette rue névralgique avant même l’achèvement des travaux, comme signalé et illustré par El Watan.

M. Ouadah qui s’exprimait en marge de sa visite de travail effectuée aux différents projets toujours en cours depuis plus d’une année, a affirmé qu’il n’y a aucune malfaçon soulevée! Il a même invité les journalistes à poser la question aux citoyens et commerçants qui abordent cette rue par leurs camionnettes et véhicules.

Mais ensuite et sans avoir peur de se contredire, le wali a souligné que des dispositions existent en cas de manquement de la part des entreprises.

«Dans chaque projet, il y a une période de réception provisoire et une réception définitive, qui se fait après une année. Le législateur a mis en place cette disposition pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’anomalies lors de la réalisation du projet, et s’il y a des problèmes, ils seront portés sur la responsabilité de l’entreprise», a-t-il tenté d’expliquer.

Rappelons que le projet de réhabilitation de la rue de France a été lancé dans le cadre de l’évènement culturel de 2015.

D’après des sources proches du dossier, 50 milliards de centimes ont été alloués rien que pour le dallage de cette voie. Finalement, c’est un matériau aggloméré et lapidaire qui a été posé et sans un minimum de savoir-faire. Le travail bâclé a été mené avec le consentement des autorités locales, et n’a pas tenu une année.

C’est le cas presque de tous les aménagements des voies réhabilitées. Notons à titre d’exemple, la place Ahmed Bey (Dounia Taraïf) en face du Novotel où des fissures ont commencé à apparaître sur les pierres placées.

Le 2 novembre 2015, l’Assemblée générale des entrepreneurs de Constantine (AGEA), avait déposé une plainte contre l’ancien directeur de l’urbanisme et de construction (DUC), Mehdi Habib, et six entrepreneurs ayant bénéficié de projets entrant dans le cadre de CCCA. Ils l’avaient accusé de détournement de deniers publics et passations frauduleuses de marchés publics. Ce pourquoi la justice a ordonné l’ouverture d’une enquête pour dévoiler les fraudes et les surfacturations. A ce jour, rien n’a été fait et les plaignants n’ont pas été convoqués pour témoigner, d’après notre source. En effet, aucun bilan des malfaçons ou dépassements n’a été établi par les responsables concernés.

S’achemine-t-on vers l’étouffement de ces scandales?

Yousra Salem



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