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Défaillances, arnaques dans les prix, manque d'infrastructures, mauvaises prestations



Défaillances, arnaques dans les prix, manque d'infrastructures, mauvaises prestations
Les gouvernements se succèdent, la valse des ministres continue et nous sommes toujours au même constat : le secteur du tourisme algérien reproduit ses mêmes échecs.Les promesses données en début d'année sont vite démenties au premier jour de la saison estivale. Cette année, encore, le constat est amer : la défaillance est dans toute la chaîne. C'est toute notre politique nationale du tourisme, si elle existe réellement, qui est à revoir. Alors qu'il y a quelques années, on se félicitait d'avoir relancé la machine d'investissement dans l'hôtellerie avec un nombre croissant de lits livrés, voilà qu'on découvre que ce type d'investissements répond à une demande en tourisme d'affaires, lui-même boosté par l'investissement public que connaît le pays, plus qu'à une demande en tourisme de vacances.Dans l'hôtellerie, les premières zones d'expansion touristique (ZET), censées recevoir l'investissement hôtelier, ont vu le jour en 1980 et, depuis, on attend leur aménagement. Finalement, ces ZET n'ont servi à rien puisque 80% des nouveaux établissements ont été érigés hors de ces zones. Quand des hôtels sont là, le client fait face au problème du rapport qualité/prix. La classification des hôtels et des restaurants tarde à se concrétiser et, du coup, c'est la loi de la jungle, pour ne pas dire l'arnaque en matière de prix.Aujourd'hui, on se retrouve avec des 4 étoiles qui ne servent pas d'alcool dans leurs restaurants pourtant présentés comme gastronomiques. Des hôtels de chef-lieu de wilaya qui proposent des chambres pour l'équivalent de 120 euros la nuitée...Même le plan qualité tourisme, lancé en 2008, traîne à ce jour. Avant même sa mise en route, on a découvert que les critères retenus au départ étaient minimes par rapport aux exigences de la clientèle. Du coup, on attend toujours la nouvelle mouture. Pourtant, la qualité est une démarche et non un objectif. Notre tourisme aurait gagné en adoptant, dès 2008, un minimum de critères pour monter dans la gamme tous les deux ans comme cela se fait ailleurs.Même la dernière formule de l'hébergement chez l'habitant s'est avéré, deux années après sa récupération politicienne par le gouvernement, un échec. À ce jour, sur l'ensemble du territoire national, aucun habitant n'a déclaré de touristes auprès des APC. Pourtant, cette formule existe depuis 1962 à ce jour.On a réussi à démocratiser l'anarchieQuand le touriste trouve un hôtel ou un appartement, dans une ville propre qui arrive à gérer les ordures de ses habitants avant celle de ses visiteurs d'une saison, il doit chercher une plage qui répond à ses attentes. Il y a dix ans, on avait retenu la concession des plages comme un dispositif à même de garantir l'hygiène des lieux et la sécurité des estivants. Aujourd'hui, on se rend compte que l'hygiène et la sécurité sont des droits constitutionnels dont doit bénéficier chaque citoyen. Pire, avant la pratique de la concession des plages, nos jeunes avaient honte de louer un espace sur le sable. Aujourd'hui, ils croient que squatter des centaines de mètres et imposer leurs diktats à coups de gourdins et de sabres est plus que légitime ! Avec la concession des plages, nous avons réussi à clochardiser nos côtes et à démocratiser l'anarchie.À l'instar de celui de l'hôtellerie, le secteur des voyages navigue à vue. Nous sommes l'un des rares pays au monde où les licences d'agent de voyages sont cédées sur le marché parallèle, où le professionnalisme se conjugue à tout, sauf à formation. Des agences de voyages qui se réunissent au moins deux fois par an avec les premiers responsables des ONT tunisiens, marocains, turcs..., mais incapables de concevoir une coordination avec l'ONT algérienne. Au lieu d'approcher ces agences et de les aider à vendre la destination Algérie, le gouvernement leur offre, sur un plateau, un Sitev dédié à 99% à la promotion des autres destinations. Ils sont près d'un million et demi de touristes à franchir chaque année nos frontières et à séjourner sous des cieux plus cléments. 20 ans après la mise en place des Directions de tourisme, le ministère de tutelle est toujours incapable de nous donner des chiffres autres que ceux qu'il puise chez les services de la Protection civile. À la place des nuitées, on nous bombarde du nombre de baigneurs qui visitent les plages côtières !L'heure est graveQue de temps perdu ! La Tunisie a réussi sa révolution touristique en 15 ans, soit de 1980 à 1996. En une seule année, la Turquie vient de multiplier par cinq sa capacité d'absorber la demande algérienne. L'heure est grave. Elle l'est de par le constat de ces échecs recommencés. Elle l'est de par les incertitudes qui planent sur nos seules ressources en devises que sont les hydrocarbures. Le salut ne peut venir que d'une réelle volonté politique menée par des ressources humaines compétentes et engagées. Ce ne sont pas des ministres et des cadres qui pensent que le mariage de la carte des vins et des mets est haram et contraire à la charia qui vont mettre la destination Algérie sur le marché international. Ce ne sont pas des ministres et des cadres issus de secteurs non habitués à la problématique de la transversalité qui vont réussir à mettre en place les fondements du marché touristique national. Loin de toute démagogie, c'est le profil des hommes et des femmes appelés à gérer le tourisme qui déterminera si ce secteur deviendra, un jour, prioritaire ou non.M. K.NomAdresse email


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