Algérie

Décolonisation



Le dossier du Sahara-Occidental revient devant l?ONU, à la faveur d?un examen devenu régulier depuis la mise en ?uvre du plan de paix de l?organisation internationale en 1991. Rien de particulièrement nouveau à relever, mais ce qu?il comporte ne manque pas de pertinence et encore moins de fidélité dans la ligne onusienne. Comme l?a affirmé son secrétaire général auteur de ce rapport, l?ONU demeure guidée par ses résolutions qui réaffirment toutes le droit du peuple du Sahara-Occidental à l?autodétermination. En d?autres termes, la question n?a jamais quitté son cadre, celui de la décolonisation. Ce qui est important en cette période de forte agitation et cette ligne était rappelée en guise de réponse à une proposition marocaine d?autonomie. Donc une fin de non-recevoir pour un projet qui n?est en fin de compte qu?une man?uvre de diversion, car la nature même de la monarchie empêche une telle approche. De son vivant, le roi Hassan II avait déjà envisagé une telle voie avant de se raviser. Là, il est vrai, c?est un débat maroco-marocain. L?essentiel, dira-t-on, c?est le devenir du plan de paix de l?ONU que celle-ci, une nouvelle fois, s?avère incapable d?imposer aux parties au conflit et de l?appliquer. Toute la question est là, puisque le secrétaire général se contente cette fois encore d?appeler à l?ouverture de négociations. La nouveauté, et elle est fondamentale, réside dans le fait que son appel s?adresse expressément au Maroc pour que celui-ci s?engage, sans conditions préalables, dans des négociations directes avec le Front Polisario pour parvenir à une solution au Sahara-Occidental qui soit « juste, durable et mutuellement acceptable (et) qui garantirait l?autodétermination du peuple du Sahara-Occidental ». C?est un rejet des prétentions marocaines et de l?ensemble des thèses qui leur sont liées. C?est tout à l?honneur de cette institution qui n?a pas la mémoire courte et qui est à même de rappeler au Maroc tous les engagements auxquels il a souscrit. C?est aussi une manière toute diplomatique de rappeler les termes exacts de ce conflit en disant qui est qui et en fermant donc la porte à ces étranges suggestions dont la finalité ne consiste en rien d?autre qu?à contourner justement la légalité internationale. Mais en mettant au clair les choses de manière aussi évidente, Kofi Annan élude la responsabilité de l?ONU, en ce sens qu?il revient à cette dernière de prendre en charge l?application du plan de paix. Jusqu?à quand ?


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