Algérie - Revue de Presse

Décès du réalisateur égyptien Youssef Chahine



Un pilier du cinéma arabe s’en va Le plus célèbre cinéaste arabe dans le monde, le réalisateur égyptien Youssef Chahine, vient de tirer sa révérence, dimanche à l’âge de 82 ans au Caire, après un coma consécutif à une hémorragie cérébrale. Le cinéaste égyptien avait été rapatrié d’urgence en sa terre natale après une hospitalisation de plus d’un mois à l’Hôpital Américain de Neuilly (Paris). Youssef Chahine est incontestablement un des cinéastes les plus prolifiques du monde arabe. Il laisse à la postérité une œuvre cinématographique politiquement engagée riche d’une quarantaine de films. Né le 25 janvier 1926 à Alexandrie et parlant couramment le français et l’anglais, il part en Californie en 1947 pour étudier le cinéma à Pasadena en vue de faire une carrière d’acteur, mais il s’apercevra très vite qu’il ne pouvait persister dans cette voie et devra retourner, un an plus tard, en Egypte où il s’essayera en tant que réalisateur. En 1950, l’opérateur Alvise Orfanelli, pionnier du cinéma en Egypte, lui donne l’occasion de réaliser son premier film, «Papa Amin». Le cinéma de Youssef Chahine sera un cinéma de contestation. Youssef Chahine s’insurgera contre toute forme de censure et d’intolérance. Il se distinguera par quelques films, où il fera une critique sociale de la société égyptienne, comme «Eaux noires» (1956) ou «Gare centrale» (1958), dans lequel il interprètera le rôle d’un mendiant. Durant la guerre d’Algérie, il avait pris cause pour la guerre de libération nationale et réalisé le film «Djamila l’Algérienne», dédié au courage de Djamila Bouhired et de la femme algérienne. En 1969, il tourne «La Terre», un chef-d’œuvre qu’il consacre au monde paysan. En 1972, il réalise «Le moineau», une réflexion sur la guerre des 6 jours et en 1976 «Le retour de l’enfant prodige», qui seront co-produits par l’Algérie. A partir de 1978, il se lancera dans la réalisation d’une trilogie autobiographie avec «Alexandrie, pourquoi?» (1978) qui lui vaudra un Ours d’argent et le Prix spécial du jury à Berlin en 1979, «La mémoire» (1982), «Alexandrie encore et toujours» (1989). Chrétien de naissance et ayant grandi dans une société multiethnique et tolérante, toute sa vie il fustigera l’intolérance politique ou religieuse. En dépit de l’enracinement du courant islamiste en Egypte, il aura le mérite de réaliser d’audacieux pamphlets sur le fanatisme, tels que «L’émigré» (1994), inspiré de la vie du patriarche biblique Joseph ou encore «Le destin» (1997), sur la vie du philosophe arabe Averroès, qui provoqueront la colère et leur censure par les intégristes égyptiens. En 1997, le Festival de Cannes honorera Youssef Chahine en lui attribuant le prix du cinquantième anniversaire pour l’ensemble de son œuvre que lui remettra le réalisateur américain Martin Scorsese. Auparavant, le festival de Berlin lui décernera un Ours d’argent. Après le 11 septembre 2001, Youssef Chahine réalise un court-métrage, qui est une réflexion sur les attentats de New-York, dans le cadre d’un film collectif où il fustigera l’Amérique. En 2007, il tourne à Cannes un autre court-métrage «Chacun son cinéma» dans le cadre d’un film collectif et co-réalise avec Khaled Youssef un dernier film «Le chaos», une critique du régime autocratique en Egypte, ces deux films constitueront ses dernières œuvres. Lors de son hospitalisation qui avait coïncidé avec le déroulement de la 2e édition du Festival du film arabe d’Oran, qui s’est déroulé du 26 juin au 3 juillet, le président du Festival, M.Hamraoui Habib Chawki, avait fait part aux invités du festival des vœux de rétablissement du président de la République. G. Morad
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