Algérie

Décès du général Ali Saïbou, président du Niger de 1987 à 1993



Le général Ali Saïbou, qui fut président du Niger de 1987 à 1993 et permit l'instauration du multipartisme, est décédé lundi à Niamey à l'âge de 71 ans, a annoncé la présidence.
«Le chef de l'Etat Mahamadou Issoufou a le profond regret de vous annoncer le décès ce jour 31 octobre 2011 de Son Excellence le général de corps d'armée Ali Saïbou, ancien président de la République», indique un communiqué lu sur la télévision publique.
A compter de ce lundi « un deuil de trois jours est décrété sur l'ensemble du territoire national, les drapeaux seront mis en berne pendant cette période », a ajouté la présidence.
Malade depuis plusieurs années selon sa famille, le défunt sera enterré mercredi dans son village natal de Dingajibanda (ouest), a précisé à une source gouvernementale.
Le général Saïbou était très amaigri et fatigué lors de sa dernière apparition publique le 7 avril à Niamey, à l'occasion de la cérémonie d'investiture du président Issoufou, arrivé au pouvoir après plus d'un an de junte militaire.
Né en 1940, il avait été désigné en 1987, par la junte alors à la tête de ce pays abonné aux coups d'Etat, pour succéder au général-président Seïni Kountché, décédé des suites d'un cancer.
Dès sa prise de fonction, le général Saïbou décrète une période de «décrispation» durant laquelle il libère tous les détenus politiques du président Kountché, y compris Diori Hamani, premier président civil du pays, renversé par un coup d'Etat dirigé par Kountché le 14 avril 1974.
Il fera voter en 1989 par référendum la Constitution de la IIe République et sera dans la foulée élu président avec 99,5% des suffrages, alors que le pays vit encore sous le régime du parti unique.
Son pouvoir a été secoué par de vastes mouvements sociaux, notamment d'étudiants et de syndicats réclamant la démocratie. Trois étudiants avaient été tués par les forces de l'ordre lors d'une manifestation en 1990 dans la capitale.
Sous la pression de la rue, il autorise en 1991 la tenue d'une «Conférence nationale souveraine» qui débouche en 1993 sur l'introduction du multipartisme, puis sur les premières élections démocratiques de l'histoire de cette ex-colonie française.
Le gouvernement du président Issoufou a institué le 29 juillet dernier une «journée de la démocratie» en souvenir de cette Conférence nationale.
Avant d'être chef de l'Etat, Ali Saïbou s'était rendu très populaire dans le monde rural, ultra-majoritaire dans ce pays sahélien très pauvre, en menant une vaste opération de distribution gratuite de vivres après la sécheresse des années 1970. Il était membre de la junte au pouvoir à l'époque.
Depuis son départ de la présidence, il s'était retiré de la vie politique active mais était régulièrement consulté par les gouvernants successifs.


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