Algérie

Décédé le 23 septembre 2008 : Arif Kaddour, ancien maire d'Oran, parti sur la pointe des pieds


Il est parti de façon discrète, comme s'il ne voulait déranger personne. Arif Kaddour est mort le 23 septembre au petit matin, à la clinique où ses enfants l'avaient transporté à cause d'une douleur à la poitrine. Après plusieurs attaques ces dernières années, le coeur a fini par lâcher. Et pourtant, lorsque nous lui avons rendu visite il y a quelques mois, il avait trouvé la force de venir nous accueillir à la porte de sa maison, avec un large sourire, témoin indubitable de sa joie de recevoir un visiteur. C'est que Arif, il nous l'a confié, a beaucoup souffert de l'ingratitude et aurait pu faire sienne la devise suivante: «On n'aime point voir ceux à qui l'on doit tout». Nous savons qu'il a fait beaucoup de bien à de nombreuses personnes dont la mémoire s'est avérée très courte et défaillante. En tous cas, ce véritable «self made man» laissera des traces indélébiles. Toute sa vie n'a été qu'une lutte permanente, de l'âge de cinq ans où il était déjà orphelin à la fin de son long parcours, où il a dû lutter pas à pas contre la maladie.

Contraint de subvenir aux besoins d'une famille nombreuse, il a trimé dur. Un jour, faute de ressources, il a sollicité et obtenu du service social municipal de la rue Montesquieu un ravitaillement qu'il a ramené sur une charrette louée pour la circonstance.

En dépit de cette enfance confisquée par les difficultés de l'existence, Arif était d'une intelligence supérieure, beaucoup plus mûr que tous les adolescents de son âge. Travaillant à la CACOBATRO à 18 ans, il a vite grimpé sur l'échelle de la hiérarchie administrative.

En 1961, au plus fort des évènements, un collègue pied noir s'adressa à lui: «Kaddour, dans peu d'années, c'est toi qui sera le directeur de la caisse! «. Cette prévision s'est pourtant réalisée quoi que fusse la modestie de Arif qui accéda au poste de directeur régional. Son oeuvre parle pour lui, avec l'ouverture de plusieurs agences pour le plus grand profit des travailleurs. Fidèle commis de l'Etat, il a occupé le poste de premier vice-président de l'APC avant d'être le premier responsable de la commune. Tous les témoignages attestent qu'il était un homme de terrain, constamment à l'écoute des habitants. On rappellera que sous son mandat (1984-1989), Oran a été qualifiée de «ville la plus propre d'Algérie» grâce à ses efforts entrepris inlassablement.

On n'oubliera pas non plus qu'il fut à l'origine du jumelage de la ville d'Oran avec Alicante et Dakar, entretenant de solides relations avec ces deux localités. Sur le plan sportif, Arif Kaddour a toujours voulu donner un cachet particulier au 20 Août, «journée du Moudjahid», en facilitant l'organisation de grands tournois de football avec des équipes étrangères de renom. Son fils aîné nous a rappelé qu'il a fait partie de la délégation du MCO, qui devait disputer le match de coupe d'Afrique des champions, contre la «Jeanne d'Arc» de Dakar.

Ayant pris une retraite bien méritée en 1998, il a été sollicité par la CACOBATH pour ses grandes connaissances dans ce domaine, de 2000 à 2005, date à laquelle il décida de raccrocher définitivement et de vivre pratiquement en reclus à cause de sa maladie. Son plus grand bonheur était de recevoir une visite. Il fallait le voir lorsque nous lui avons remis une photo prise le 2 mai 1954 au stade Montréal (Bouakeul) ce qui lui a rappelé sa courte carrière sportive d'arrière central à l'USMO aux côtés des Belkheir, Bridji et Benchâa. Il était certainement promis à une grande carrière footballistique, mais le destin en a décidé autrement. Oran a sans doute perdu un grand footballeur mais elle a gagné un grand administrateur. Le dire nous permet de soulager quelque peu notre conscience. Ses trois enfants savent quel père méritant ils ont eu.




c'est mon grand pére lah yrhmooo
arif ryad - orn, Algérie

01/04/2014 - 187050

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