De Mistura demande une reprise du dialogue

Il est « temps désormais de contempler sérieusement la possibilité d'une relance des discussions politiques », a-t-il déclaré après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité à la veille d'un vote par l'Assemblée générale de l'ONU d'une résolution ? non contraignante - demandant un cessez-le-feu immédiat et un accès pour les convois humanitaires. « Les victoires militaires ne sont pas une victoire pour la paix, car la paix doit être gagnée séparément », a encore déclaré le médiateur international. Il a ajouté que le dialogue ne pourrait reprendre qu'à condition que Damas soit prêt à « discuter en détail » des termes d'un accord et si l'opposition ne « refuse pas de venir ».L'ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, a, pour sa part, indiqué avoir l'espoir que les pourparlers puissent reprendre avant le départ de l'actuel secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le 31 décembre. « Le temps est compté. Il serait important de relancer les pourparlers avant que le mandat de M. Ban ne s'achève, dans seulement 20 jours », a estimé le diplomate russe.Rencontre Kerry-Lavrov à GenèveCes déclarations ont suivi l'annonce, jeudi dernier, par la Russie, d'un arrêt des raids aériens et des tirs d'artillerie de l'armée syrienne sur les quartiers rebelles d'Alep, une mesure censée assurer l'évacuation de milliers de civils pris au piège des combats. « Il va y avoir une colonne d'évacuation de huit mille personnes, leur itinéraire fait cinq kilomètres », a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a souligné que « quelque chose de positif pourrait se produire », après les discussions de Lavrov avec son homologue américain, John Kerry, aujourd'hui à Genève. C'est le chef de la diplomatie russe qui a annoncé cette nouvelle rencontre ainsi que la suspension des raids aériens à Alep-Est. Cependant, les bombardements à l'artillerie se poursuivaient hier. Selon Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), après une légère baisse jeudi soir, « les violents tirs d'artillerie ont repris sur plusieurs quartiers assiégés et de violents combats se déroulaient notamment à Boustane al-Qasr », un des derniers quartiers importants encore aux mains des insurgés. Ces derniers, contraints de reculer devant le déluge de feu de l'adversaire, se retrouvent désormais acculés dans leur dernier carré dans le sud d'Alep-Est.Le chef du groupe de travail sur l'aide en Syrie, Jan Egeland, avait renouvelé, jeudi, son appel à un cessez-le-feu immédiat. « Ceux qui essayent de fuir sont pris dans des échanges de tirs, dans des bombardements et risquent d'être la cible de tireurs isolés. Plusieurs centaines d'enfants, malades et blessés doivent sortir » d'Alep-Est, a-t-il alerté. Depuis le début, le 15 novembre dernier, de l'offensive de l'armée syrienne sur Alep, près de 410 civils ont été tués dont 45 enfants à Alep-Est, selon l'OSDH. Au moins 105 civils, dont 35 enfants, l'ont été également à Alep-Ouest, resté sous contrôle gouvernemental.