Algérie - A la une

De Fatia à Madame Bricq Point net



S'il fallait se contenter d'apprendre que le président de la République française allait effectuer une visite en Algérie, sa ministre du Commerce extérieur, Madame Nicole Bricq, nous aura rassurés : «Je sais qu'il est attendu, je sais qu'il va venir.»
En visite à la suite du ministre des Affaires étrangères, arrivé à Alger en pleine célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, la ministre du Commerce extérieur est donc venue nous dire ce que nous savons déjà. On pensait qu'elle allait au moins préciser la date à laquelle on devrait attendre Monsieur Hollande, mais elle a cru pertinent de préciser qu'«il ne faut pas s'attacher à une date. Ce n'est pas toujours facile de trouver les bons créneaux, il faut qu'ils correspondent aux uns et aux autres...»
Pour tous ceux qui pourraient faire la confusion sur le sens de «créneaux», ils doivent savoir que dans la bouche de Madame Bricq, il ne s'agit que de... calendrier, même s'il ne faut pas... s'attacher à une date ! Pour les autres «créneaux», elle ne croyait peut-être pas si bien dire, y compris dans ses envolées les plus franchement protocolaires : «L'objectif est de nouer avec les autorités algériennes un partenariat qui soit durable, surtout bâti sur des projets.»
Elle aurait pu ajouter qu'au point où en sont les choses, des projets, il n'y en pas beaucoup, mais elle n'avait pas besoin de le dire. Si elle offre généreusement au pays qui l'accueillait le statut de «puissance émergeante intermédiaire», elle ne perd pas le... sud. Bien sûr, elle prend la précaution, toujours protocolaire, de dire que «l'Algérie a la particularité d'être à la fois un marché et en même temps un lieu d'investissement essentiel», mais quand elle en vient aux faits, elle ne s'est pas privée d'aller à l'essentiel du sens de sa visite.
Et partant, de celle en perspective, de François Hollande. En l'occurrence, elle n'y va pas par quatre chemins : «Il faut que l'on redresse le commerce de la France et c'est ma mission !» Parce que s'agissant d'investissements, il aura fallu que des confrères l'y poussent laborieusement pour qu'elle en parle, et en des termes tellement vagues qu'on aura quasiment... tout compris :
«avec les puissances émergeantes intermédiaires comme l'Algérie, nous devons les uns et les autres être soucieux des emplois que nous créons dans nos pays respectifs». Et de revenir derechef à «l'essentiel», pour dire qu'en plus des produits traditionnellement importés de France, comme les céréales, «l'Algérie importera peut-être plus de biens et de services» !
La ministre française du Commerce extérieur, qui a le mérite de la clarté, n'a même pas pu être «rassurante» sur le projet de l'usine d'automobiles en joint-venture avec Renault. Alors que, quasiment au moment où elle parlait, l'APS annonçait qu'«une délégation mixte composée d'experts français et de représentants du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement a inspecté le site retenu dans la zone d'activités de Oued Tlélat (à l'ouest d'Oran), où sera implantée la future usine du constructeur automobile français Renault, a déclaré mardi le wali d'Oran».
Madame Bricq, manifestement plus «réaliste», disait que «les négociations avec Renault se poursuivent... La France est attachée à ce projet, l'Algérie aussi...» Mais «c'est l'entreprise qui négocie au mieux ses intérêts». On le savait depuis... Fatia. Et les énormes ventes enregistrées par Renault en ouvrant sa concession en Algérie.
laouarisliman@gmail.com
Slimane
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