Algérie - Revue de Presse

David Blunkett démissionne



« La loi Guantanamo Bay » décriée Le ministre britannique de l?Intérieur, David Blunkett, a subi un important revers. Considéré comme l?homme fort du gouvernement Blair, M. Blunkett a dû démissionner mercredi après la décision de la plus haute instance judiciaire britannique de juger illégale la détention illimitée et sans procès d?étrangers soupçonnés de terrorisme. David Blunkett a donc été obligé de démissionner mercredi à la suite d?un scandale concernant sa vie privée et après avoir été accusé d?abus de pouvoir. M. Blunkett faisait l?objet d?une enquête après qu?il eut été accusé d?avoir facilité l?obtention d?un visa permanent pour la nourrice de son ancienne maîtresse, Kimberly Quinn. M. Blunkett, 57 ans, aveugle de naissance et ami personnel du Premier ministre Tony Blair, était l?un des piliers du gouvernement britannique, notamment pour sa fermeté dans la lutte contre le terrorisme. Jeudi, c?est une véritable humiliation qu?a subie le désormais ancien ministre de l?Intérieur quand les Law Lords ont estimé dans leur jugement, à une majorité écrasante de huit contre un, que la détention de détenus étrangers dans le cadre de la section 23 de la loi antiterroriste britannique « viole les obligations légales du Royaume-Uni vis-à-vis de la Convention européenne des droits de l?homme ». Les lords avaient été saisis en appel par neuf hommes, dont des Algériens, soupçonnés de terrorisme et détenus depuis près de trois ans, pour huit d?entre eux, dans le cadre de cette législation, dans la prison londonienne de Belmarsh. L?Anti Terrorism Crime and Security Act, surnommé « la loi Guantanamo Bay », qui a été mis en application après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, permet l?incarcération sans inculpation et sans procès, pour une durée illimitée, de tout étranger soupçonné d?activités terroristes. Pour l?appliquer, le gouvernement du Premier ministre Tony Blair avait décidé de sortir de l?article 5 de la Convention européenne des droits de l?homme, en expliquant qu?Al Qaîda représentait un « danger pour l?ordre public » et une « menace pour la nation ». Cependant, lord Leonard Hoffmann, l?un des neuf Law Lords, a estimé que le jugement prononcé par lui et ses collègues était « l?une des plus importantes décisions prises par la Chambre des lords au cours des dernières années ». « La véritable menace pour la vie de cette nation vient non pas du terrorisme, mais de lois de ce type », a-t-il déclaré, jugeant que cette législation était « une victoire des terroristes ». « Il est en fait question de la survie même d?une ancienne liberté dont ce pays a toujours été fier, celle de ne pas être victime d?arrestation et de détention arbitraires », a-t-il fait remarquer. Jeudi, le nouveau ministre de l?Intérieur Charles Clarke a annoncé que les détenus ne seraient pas remis en liberté dans l?immédiat. Mais il a également reconnu que le gouvernement examinerait de près la décision des lords. Les opposants à cette législation ont salué la décision des lords indiquant que la loi est non seulement illégale, mais elle est aussi discriminatoire, car elle ne permet de maintenir en détention sans aucune forme de jugement que les étrangers. « Le gouvernement doit prendre des mesures afin de retirer la législation et remettre en liberté les détenus », a déclaré Gareth Pierce, l?une des avocates des détenus, dont des Algériens. Elle a ajouté que ces derniers se tourneraient vers la Cour européenne des droits de l?homme si le gouvernement ne leur donnait pas satisfaction. Lord Scott, qui a fait partie des huit juges, a quant à lui comparé la loi antiterroriste aux « cauchemars » vécus dans la France d?avant et après la révolution, et à l?Union soviétique de l?ère stalinienne.
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