Algérie

Dans une première sortie médiatique du groupe parlementaire du RCD




Le fils du colonel Amirouche réclame la dépouille de son père Lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège de l’APN, conjointement avec le président du groupe parlementaire du RCD, Boubekeur Derguini, le député Noureddine Aït Hammouda dit ne pas comprendre pourquoi la programmation des interpellations des députés du RCD semble vouée à être continuellement renvoyée aux calendes grecques.La preuve, soutient-il, depuis 5 mois, le fils du colonel Amirouche, également vice-président de l’APN, attend une réponse du ministre des Moudjahidin concernant les dépouilles de son valeureux père et celle de Si El-Haoues ainsi que sur le dossier des faux moudjahidin. Ne mâchant pas ses mots, le député Aït Hammouda a annoncé du coup que «c’est Boumediène, Chabou et Bencherif (toujours en vie) qui étaient en 1964 derrière la disparition des corps des deux chouhada». Il accuse l’Etat de continuer de séquestrer les dépouilles. Dans une déclaration préliminaire, les représentants du parti de Saïd Sadi à la première chambre du parlement, estiment que les multiples questions orales et écrites adressées aux différents membres du gouvernement restent toujours pendues. D’ailleurs, expliquent-ils, le délai moyen de réponse est de trois mois. Les deux parlementaires accusent la présidence de l’APN et la majorité du bureau de l’assemblée de torpiller les initiatives importantes du groupe parlementaire du RCD. «A l’intérieur de l’APN, ceux qui détiennent la majorité se réfugient derrière un «procédurialisme» outrancier et surtout juridiquement infondé ou parfois un silence méprisant pour bloquer toutes les démarches susceptibles au parlement d’accomplir sa fonction constitutionnelle de contrôle et de médiation, soulignent-ils. A ce propos, les députés dénoncent le fait que la formation du RCD, ayant 19 députés à l’assemblée, n’est pas représentée au sein de la structure des questeurs (ceux qui gèrent l’assemblée, ndlr) à l’instar des autres formations telles le RND, le FLN, le PT et les indépendants. Dans un premier face à face avec la presse, le groupe parlementaire du RCD revient in extenso sur «les irrégularités» constantes de l’assemblée à la lumière de la première année de la 6e législature qui vient de s’achever. Ils citent, entre autres, la question sans réponse depuis trois mois du ministre délégué à la Défense nationale à la proposition du député Ali Brahimi portant réduction de la durée du service national. D’autres questions du même député concernant les retraités et la bourse des étudiants attendent, selon les parlementaires, depuis des mois, des réponses des ministres du Travail et de la Sécurité sociale et de l’Enseignement supérieur. La même chose est arrivée au député Tahar Besbas qui n’a pas reçu de réponse au sujet du financement des syndicats autonomes. Par ailleurs, le groupe parlementaire du RCD trouve décourageant le prétexte procédurier avancé par le bureau de l’APN quant à ce que toute demande de débat général comme celle du pouvoir d’achat soit soumise au passage obligé par la question orale alors que la loi n’édicte pas clairement ce détour procédurier. Mais la palme des abus, constatent les parlementaires du RCD, est détenue dans le traitement des demandes de constitution de commissions d’enquête parlementaires. En tout et pour tout, quatre initiatives du RCD sont bloquées ou totalement rejetées. La première visait, selon les députés, à connaître les conditions de traitement des candidatures par l’administration aux élections locales de novembre 2007. Et la seconde est celle relative aux événements de Berriane qui, selon les représentants du groupe parlementaires du RCD, n’a pas eu de suite officielle à ce jour. Pire encore, soulignent-ils, le bureau de l’APN a tenté de récupérer et dévoyer la démarche par une initiative «clandestine» de création d’une commission parallèle. Le même refus leur a été signifié sur les événements de Chlef par le président de l’APN au motif de l’article 79. Alors que l’initiateur de la commission a saisi par écrit le président de l’assemblée lui signifiant que cet article ne peut être légalement invoqué. Les députés du RCD reviennent, par ailleurs, sur le blocage de la quatrième commission d’enquête relative à la dilapidation du patrimoine archéologique national en général. Le député Noureddine Aït Hammouda estime aussi que les conclusions de la commission sur les événements du printemps noir ne sont pas encore connues, idem pour celles concernant la fraude électorale. Les rapports de ladite commission ont été volés, selon lui, par un député sans citer son nom. Les parlementaires du RCD affirment qu’ils ne reculent pas devant cet état de fait et annoncent d’autres commissions sur la dilapidation des terres agricoles, les passe-droits et les véhicules de service de l’APN. Interrogé, enfin, sur la présence du RCD au sein de l’APN malgré tous ces abus, le vice-président de l’APN, Noureddine Aït Hammouda rétorque «nous ne sommes pas dupes devant ce régime et ces vieux militants, nous continuerons à dénoncer ces abus par voie de presse et élèverons notre voix discordante au sein de l’hémicycle». Abed Tilioua
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