Algérie - A la une

Dans la fosse aux ours


Abdelmadjid Tebboune qui s'est clairement signalé dans les grands forums internationaux à l'image du Congrès de Berlin sur la Libye, le 34e sommet de l'Union africaine entend-il donner une forte impulsion à la politique étrangère, longtemps figée dans un immobilisme grandement préjudiciable ' C'est en tout cas ce que laisse entendre les récentes nominations dans un appareil diplomatique en perte de vitesse.Il s'agira non seulement de reconquérir des places perdues mais surtout marquer la présence de l'Algérie et peser sur les dossiers brûlants, notamment sécuritaires. Domaine réservé du président de la République, par la grâce des différentes Constitutions, l'ancien premier magistrat du pays, impotent, a laissé en friche la diplomatie, talon d'Achille à de la politique extérieure.
Comme la nature a horreur du vide, nos rivaux ont vite fait de s'y engouffrer. Il est tout aussi vérifiable que la politique de la chaise vide est contre-productive, voire préjudiciable aux intérêts vitaux de n'importe quelle nation. C'est donc à la lumière des nouveaux défis, qu'en haut lieu, l'on s'est enfin réveillé aux urgences et en finir avec l'attentisme. Dans les récentes nominations, il est question de compétences de fonctionnaires chevronnés, rompus à la chose diplomatique.
Par ailleurs, il convient de préciser qu'ils sont de la génération post-indépendance pour beaucoup. Du reste, il s'agit de concrétiser les buts de la politique étrangère avec le mot d'ordre : faire entendre la voix de l'Algérie. Loin d'une quelconque surenchère ou recherche de prestige, oserions-nous croire. Car en effet, les formidables moyens mobilisés dans la protection de nos frontières sud, voire de l'ouest à la faveur de la récente crise, nécessitent un prolongement politique dans le théâtre des opérations.
La Libye et le Mali sont des cas d'espèce. Affaiblis, déstructurés, livrés aux bandes de narcotrafiquants, des groupes terroristes et aux ingérences étrangères, ils sont devenus, malgré eux, des foyers d'insécurité dans l'ensemble de la région. Opter pour une diplomatie agressive, virile, permet la dissuasion, anticipe les périls. Tous les pays de la bande du Sahel, par une fatalité surréaliste, subissent une instabilité voulue, orchestrée par des agendas prédéfinis. Feu Mao Tsé Toung, en visionnaire hors pair, parlait de l'Afrique comme future zone des tempêtes. C'était dans les années soixante. Nous y sommes aujourd'hui. Dans la terrible compétition que se livrent les plus puissants, la «casse» est leur marque de fabrique. Et, lorsque les rivalités se transforment en affrontements armés, bien heureux les pays qui s'en sortent avec un minimum de dommages. Car, inévitablement, les engagements militaires trahissent une volonté d'hégémonisme, d'accaparement de marchés.
Toutes les ressources du sol et du sous-sol doivent leur revenir. Dans ce contexte de rapines officielles, à grande échelle, quelle serait la riposte ' Echanges économiques équitables, partenariats gagnant-gagnant, une réorientation des politiques de développement inter et intra-africains pourraient peut-être desserrer l'étau du chantage pour une coopération juste.
Les diplomates «chevronnés», lancés dans l'arène internationale, sont sommés d'investir toutes les opportunités car ils seront comptables des résultats. En cela, la politique extérieure de l'Algérie, sans se départir de ses repères fondamentaux (Proclamation du 1er Novembre 1954) devra s'inscrire dans une nouvelle ère. Tebboune sur les traces de feu Houari Boumediène '
Brahim Taouchichet
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