Dans... l'impunité ! Tekhmima

« L'homme est capable du meilleur comme du pire, mais c'est vraiment dans le pire qu'il est le meilleur ». Le Tout-Puissant a doté l'être humain de pouvoirs infinis. En outre, la redoutable faculté de se déterminer et d'opérer librement un choix. L'immense latitude de créer et des dispositions que n'ont pas les autres créatures. Effectivement, le génie, l'habileté, la maîtrise et autant de qualités propres. A contrario, ce libre arbitre sait parfois mener sur les chemins du Malin. Enfanter un monstre. Et ainsi se retrouver à commettre des actes nuisibles et tout à fait répréhensibles. Parmi ces maux, le vol, proscrit par la religion, la morale et condamné par la loi. Il connait d'innombrables formes, le braquage, le cambriolage, le vol à l'arraché mais aussi, plus cynique, le coupeur de route. De ce fait, pendant ce mois sacré plein de miséricorde, un collègue qui allait rejoindre son véhicule, satisfait d'avoir accompli sa tâche et donc aller savourer quelque repos mérité après une bonne douche. Une douche froide. A l'entame des escaliers, en raccourci, qui descendent du boulevard Zighout-Youcef vers la gare en contrebas. Les gens de la ville les nomment « Droudj l'ONCV ». Un véritable coupe-gorge à certains moments de la journée. La pensée de notre ami trottait vers le pécule qu'il devait concéder au gardien improvisé d'un néanmoins virtuel parking. A ce moment deux gars remontaient vers lui, en diagonale, avec des visages qui l'ont vite tiré de sa rêvasserie. Des faciès n'inspirant guère confiance. Simultanément, un troisième larron le prend traîtreusement par derrière et lui enserre le cou. Le coup de la « yabsa » ne pardonne pas. D'autant plus que sur l'avant-bras du détrousseur était fixée une fine baguette en bois. Les yeux se révulsent, la vision se brouille et finit par se pâmer pour un moment. Un laps de temps suffisant pour délester la « proie » et néanmoins victime, de son mobile et argent avant de prendre la poudre d'escampette. Un spectacle hideux et toute l'infamie, la bassesse et le déshonneur dont peut faire preuve l'homme-démon. Force est de constater que ces charognards sans scrupules et partisans du moindre effort, incarnant le mal, s'adonnent à leur vile besogne, rassurés, si l'on peut dire par l'indifférence et le manque de civisme de bon nombre de citoyens. Enfin, heureusement, notre ami s'en sort avec une douleur lancinante des carotides, cependant un coup dur pour le moral, inchallah, vite transcendé. En attendant la sortie de stupeur qui nous frappe et l'engagement de tous afin de mettre un terme à cette tendance à banaliser des faits aussi graves et opposés aux valeurs humaines. « Le diable n'apparaît qu'à celui qui le craint », selon un proverbe arabe.