Algérie

Culture en quête de promoteur Arret sur image



Culture en quête de promoteur                                    Arret sur image
Le constat est affligeant. Le recul est un euphémisme pour qualifier la situation de l'art en Algérie. Il s'agit plutôt d'une situation de décadence chronique qui touche tous les secteurs socioculturels. Le cinéma, le théâtre, le livre, la bande dessinée, la peinture' Seule la musique a quelque peu échappé au désastre parce qu'elle s'est exilée en quête de liberté et de promotion. Lorsque l'Etat était le promoteur de la culture, tous les arts se portaient bien, étaient populaires et étaient d'un niveau international reconnu. La décennie du terrorisme n'explique pas à elle seule cet état de décadence. Cette période n'a fait qu'élargir la désertification culturelle en étouffant les derniers ilots de création. La culture, dans toutes ses formes d'expression, ne s'invente pas, ne se décrète pas. La créativité est cette capacité d'intérioriser et sublimer le vécu d'une nation à travers les âges, pour restituer dans une forme artistique et esthétique, subliminale, tout ce qu'une nation a réalisé et produit comme expérience sociale, commune et qui la différencie dans son itinéraire d'une autre nation aussi proche soit-elle dans l'espace et le temps. En premier lieu, le puritanisme culturel, institué en idéologie, étouffe le génie et travestit les caractéristiques d'une communauté nationale et, ce, au-delà du fait qu'il développe de façon implicite un mépris de soi, de son identité, de sa langue, de son héritage. En second lieu, pour que la culture d'un peuple évolue, progresse et transcende les limites nationales pour s'intégrer à l'universalité, elle a besoin d'outils que seule l'école fournit. Lorsque l'école, elle-même, est atteinte de cette schizophrénie collective, de dépersonnalisation et de déchirement entre l'Orient et l'Occident où sa propre culture et sa propre identité, ses propres langues maternelles sont, au mieux, réduites à un folklore et, au pire, folklorisées, comment peuvent-elles produire et développer le génie créateur 'En troisième lieu, le libéralisme sauvage de l'économie culturelle a réduit la créativité à des besoins mercantilistes et lucratifs. Face à cet état de fait, l'artiste s'adapte ou se reconvertit. Le désengagement partiel de l'Etat de l'acte de promotion de certaines productions artistiques a lourdement pesé sur la scène culturelle qui s'est rétrécie comme une peau de chagrin.
A. G.
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