Croire c'est bien, voir c'est mieux Point Zéro : les autres articles

Officiellement, les autorités se défendent de vouloir faire des maires de simples secrétaires blondes au service des walis. Il s'agit, comme l'a rappelé le directeur général des libertés publiques, d'empêcher le maire de faire ce qu'il veut, comme un wali, un président ou un général. Selon ce directeur, le code communal est là pour associer le citoyen à la gestion et «donner son avis sur les projets d'envergure nationale». On aurait pu le croire si les dossiers économiques n'étaient pas entourés du plus grand secret. Au niveau national, qui connaît la teneur des accords avec Renault ou Djezzy, a un mot à dire sur le placement des réserves de change en bons du Trésor américain ou l'attribution de marchés publics pour la plus grande mosquée du monde ou le plus petit parking du pays ' Car même au niveau local, la réfection d'un dortoir pour insomniaques ou la construction d'un square pour retraités SDF échappent à tout contre-pouvoir.
Qui croire quand l'un des 7 membres désignés de l'organisme étatique de lutte contre la corruption est touché par des scandales financiers, au moment où une association indépendante de lutte contre la corruption est interdite et les associations religieuses et partis politiques agréés en quelques heures ' Il faut croire qu'il faille une bonne dose de foi, d'amour et de psychotropes pour croire encore aux discours officiels. D'ailleurs, comment peut-on croire qu'il existe un directeur général des libertés publiques au ministère de l'Intérieur alors que celles-ci sont réprimées par le même ministère et ses démembrements ' Les autorités auront compris au moins une chose, les Algériens ont besoin de croire. Ne reste plus qu'à écrire dans les nuages au laser «oui pour un 4e mandat présidentiel». Les nuages ne manquant pas dans les reliefs de l'Etat, l'appel d'offres international pour le laser aurait déjà été lancé. Dans l'opacité, bien sûr.