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Crise yéménite
Plus que les combattants sur le terrain, les civils ont payé directement ou indirectement un lourd tribut. Ils forment plus de la moitié des 3700 morts en quatre mois de conflit, selon l'ONU.Les rebelles houthis perdent leurs positions une à une. Les forces loyalistes, soutenues par la coalition arabe opérant au Yémen sous commandement saoudien, ont ainsi affirmé hier avoir conforté leur emprise sur Aden. Cette déclaration est intervenue quelques heures avant une trêve humanitaire annoncée par la coalition. La pause de cinq jours, décrétée à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, exilé à Riyad, devait entrer en vigueur à minuit pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire pour les civils durement éprouvés par quatre mois de conflit, a indiqué la coalition.Un cessez-le-feu permanent au Yémen dépend de l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit notamment le retrait des rebelles des villes conquises. Cependant, il n'est pas certain que la trêve de la coalition soit suivie car le chef des rebelles chiites au Yémen, Abdel Malak Al Houthi l'a rejetée hier. «La trêve est rejetée. Elle a été demandée par l'agresseur saoudien qui veut avoir une pause pour mobiliser davantage de combattants à Aden», a-t-il dit selon un message mis en ligne sur un compte Twitter au nom du chef rebelle, non authentifié mais suivi par plus de 16 000 personnes.Les Houthis, soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh et par l'Iran, se sont emparés, depuis juillet 2014, de larges pans du territoire yéménite dont la capitale Sanaa en janvier dernier. Ils ont ensuite pris pied à Aden, poussant M. Hadi à fuir en Arabie Saoudite. Les forces pro-Hadi ont lancé à la mi-juillet une contre-offensive qui leur a permis de reconquérir progressivement Aden, favorisant l'arrivée des premières cargaisons d'aide humanitaire au port et à l'aéroport de la ville. Une précédente trêve de cinq jours à la mi-mai n'a pas empêché la reprise des combats et une pause initiée par l'ONU à partir du 10 juillet ne s'est jamais matérialisée.Une souffrance insoutenableSur le terrain, les forces pro-gouvernementales ont également repoussé les rebelles des positions qu'ils tenaient encore au nord d'Aden et avancé dans la province voisine de Lahj, selon des sources militaires loyalistes. Elles ont repris Bassatine et Jaawala, à la limite de Dar Saad, un quartier du nord d'Aden aux mains des combattants pro-Hadi, à l'issue de violents combats, ont indiqué des sources militaires loyalistes, affirmant avoir fait des dizaines de morts parmi les rebelles. Sept combattants loyalistes ont été tués dans les combats et 29 autres blessés, ont indiqué de leur côté des sources médicales. Aux environs de Dar Saad, les Houthis ont bombardé des quartiers résidentiels, faisant des victimes parmi les civils, selon des habitants.Le bilan des pertes civiles samedi à Aden et ses environs s'élève à 17 morts et 121 blessés, a indiqué le chef des services de santé de la ville Al Khadr Lassouer. Plus que les combattants sur le terrain, les civils ont payé, directement ou indirectement, un lourd tribut à cette guerre. Ils forment plus de la moitié des 3700 morts en quatre mois de conflit, selon l'ONU. Des millions de Yéménites sont en outre privés de vivres, d'eau et d'électricité. Le système de santé s'est effondré tout comme celui de l'éducation.Vendredi, la Croix-Rouge internationale (CICR) a lancé un appel à la retenue aux parties en conflit. «Ces deux dernières semaines, les combats au sol se sont intensifiés dans Aden et Taëz (sud)», a dit le chef de la délégation du CICR au Yémen, Antoine Grand. Et d'ajouter : «Nous avons de plus en plus de mal à atteindre les zones touchées et à continuer d'apporter des secours vitaux et d'évacuer les blessés et les morts.»Selon M. Grand, la souffrance des civils «atteint des niveaux sans précédent» en raison de graves pénuries d'eau, de vivres et de combustible dans le pays. Le 21 juillet, l'ONU a livré par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire à Aden, la première des Nations unies à arriver de cette façon dans cette ville depuis le début du conflit en mars.





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