Courrier

Une Journée de l’enseignant, pourquoi ? Le 5 octobre de chaque année est décrété journée de l’enseignant pour rendre hommage à ce fonctionnaire pas comme les autres. Ainsi, un jour par an, on daigne faire montre d’intérêt pour ce personnage qui ne demande d’ailleurs rien d’autre qu’un peu de respect de la part de ses élèves et de reconnaissance de leurs parents. Une journée de l’enseignant, pourquoi? Chez nous, l’enseignant reste toujours ce riche désargenté qui essaie de remplir convenablement sa mission malgré les difficultés rencontrées, ne sachant à quel saint se vouer, faisant face à d’éternels changements et obligé de suivre des cadences infernales imposées par une tutelle calfeutrée dans des bureaux, loin du terrain. Chaque année scolaire amène son lot de nouveautés auxquelles il doit s’adapter malgré lui car, n’ayant aucun avis à donner, il doit exécuter et se taire. Nonobstant un salaire des plus ridicule, en comparaison avec celui de ses congénères des pays voisins, l’enseignant algérien assume sa fonction du mieux qu’il peut et fait preuve de nationalisme, malgré tout, quand il prend en charge des classes surchargées pour apprendre, tant bien que mal, à des enfants à lire et écrire. Une journée de l’enseignant, pourquoi? Cet enseignant est déconsidéré et ne vaut rien quand il est en fonction et, dès qu’il part en retraite, il n’existe plus pour une tutelle ingrate qui s’empresse de le mettre à la porte de son logement alors que le temps consacré au service de plusieurs générations lui donne de facto le droit de continuer de jouir de ces lieux où il aura égrené de nombreuses années de sa vie et où ses enfants sont nés et ont grandi. De grâce, un peu de considération pour cet humble parmi les humbles! S.B.S. Oran