Cour de justice de Souk Ahras

Il a fallu attendre des décennies et braver un lobby des plus tenaces pour que le projet de la Cour de justice de Souk Ahras voit le jour.La wilaya qui enregistre un nombre record dans les situations conflictuelles, nécessitant souvent le recours à la justice, vient d'apporter par cette décision émanant du ministre de la Justice un coup cuisant au circuit informel, qui avait usé de tous ses moyens pour maintenir les instances judiciaires de Souk Ahras en sections relevant de la Cour de Guelma.Les relations aussi dichotomiques que pénalisantes pour le citoyen lambda, des tarifs prohibitifs imposés par les avocats en déplacement, des centaines de condamnations par contumace font partie du lot des misères vécues par les justiciables de Souk Ahras. Conscients de toutes ces réalités, d'anciens responsables à l'instar de feu Tahri Miloud, ancien wali de Souk Ahras, d'anciens élus des deux chambres notamment Mohamed-Lakhdar Madi, avaient formulé, depuis l'année 2007, des demandes mettant en relief l'importance d'une telle instance.Point de réponse jusqu'à l'arrivée de Tayeb Louh à la tête du département. Prélude à cette décision souveraine, le département de ce dernier avait opéré des changements importants dans les deux wilayas et redoublé d'écoute s'agissant des justiciables lésés. «Une dame des plus intègres a été placée à la tête du tribunal de Souk Ahras et une série d'inspections ont caractérisé le circuit Souk Ahras- Guelma ces dernières années, et ce aux fins de donner un avant-goût sur les nouveaux défis locaux et mieux cerner les lacunes, les réticences et aussi les ambitions de la wilaya dans ce secteur», a déclaré une source responsable. «C'est grâce aux efforts consentis par le wali que la Cour de Souk Ahras a vu le jour.C'est un acquis indéniable pour les justiciables ainsi que pour les professionnels parmi les avocats et les auxiliaires de justice, souvent obligés d'effectuer plusieurs déplacements vers la wilaya de Guelma», s'est prononcée Agouni Nour El Houda, avocate et membre de l'APW. C'est aussi l'avis de Barour Karim, un auxiliaire de justice. «Cette décision est favorablement accueillie par la population qui ressent depuis des années un apport positif dans le secteur de la justice à l'échelle locale notamment en matière d'encadrement et du traitement des différentes affaires.En période d'intempéries, dans les cas d'un manque de moyens de transport ou quand le justiciable n'a pas les moyens pour se déplacer, le verdict, en son absence, ne peut être en sa faveur ; l'ouverture d'une cour mettra fin à de telles contraintes», a-t-il déclaré. L'aménagement des bureaux de la nouvelle Cour et la répartition des tâches au sein des différents services se fait dans la célérité, depuis quelques jours, a-t-on appris auprès de plusieurs sources qui estiment que tout sera prêt pour le coup d'envoi prévu le mois prochain.En attendant la réalisation du nouveau siège implanté non loin du pôle universitaire, et dont les travaux avancent à pas de géants, ce sont les locaux du tribunal de Souk Ahras qui feront momentanément office de siège principal de la Cour.