Algérie

Coup de filet dans les milieux mafieux


Révélations attendues aujourd?hui Richissime commerçant, très connu sur la place de Koléa, Laïd Berradi, mis sous contrôle judiciaire dans une affaire de chèque sans provisions d?un montant de 60 millions de dinars, vient d?être arrêté par les services de sécurité, a t-on appris de source policière. Cette arrestation a été opérée par les éléments de l?Office national de la répression du banditisme (ONRB), il y a trois jours à Alger, à la suite d?une longue enquête sur une affaire « de transferts illicites de fonds vers un pays étranger, de blanchiment d?argent, de trafic d?influence et escroquerie ». Pour nos sources, les policiers ont levé le voile sur une véritable « organisation mafieuse » spécialisée dans « le faux et l?escroquerie ». De nombreuses personnes, qui jouaient le rôle de prête-noms à Laïd Berradi, auraient été arrêtées dans le cadre de cette enquête dont les détails seront donnés aujourd?hui, à l?occasion d?une conférence de presse qu?animera le premier responsable de l?ONRB. L?affaire du chèque sans provisions, en instruction depuis le 8 janvier 2005 au tribunal de Koléa, est révélatrice. Jugeons-en. Berradi avait remis un chèque sans provisions, d?un montant de 60 millions de dinars, à un commerçant du nom de Karim Medrar. Celui-ci a déposé plainte avec citation directe au niveau du tribunal de Koléa, le 2 janvier 2005. Le même jour, Berradi s?est présenté au commissariat de la même ville pour déclarer la perte « d?un carnet de 25 chèques, dont un sous le numéro 864758 daté du 9 décembre 2004 et prêt à être encaissé », le même numéro que le chèque sans provisions. Deux jours plus tard, Berradi est revenu au commissariat et, avec lui, un de ses anciens ouvriers, Abdellah Fersaoui, un chômeur de 43 ans. Devant les officiers de police, ce dernier a déclaré qu?il était l?auteur du vol des chèques, « dont quatre vendus à Karim Medrar ». Pendant toute la période de la garde à vue, Fersaoui recevait quotidiennement la visite de Berradi dans les geôles du commissariat. Mais, pris de remords, Fersaoui a fait appel à l?officier de la police judiciaire et lui fait part de nouveaux aveux. Il jette alors un véritable pavé dans la mare en déclarant que « Berradi lui a promis 500 000 DA, un logement et la prise en charge des frais de son mariage en contrepartie de ses aveux... » Ces déclarations ont été consignées dans un procès-verbal par l?officier de la police judiciaire, remis au procureur du tribunal de Koléa, le 8 janvier 2005, qui a retenu « outrage à institution de l?Etat en témoignant sur un crime non commis, condamné par les articles 144 et 145 du code pénal ». Après avoir inculpé Fersaoui Abdellah et Berradi Laïd, le procureur a transmis le dossier au juge d?instruction en lui demandant de mettre les deux mis en cause sous contrôle judiciaire. Le tribunal a refusé néanmoins à la victime, Karim Medrar, de se constituer partie civile dans cette affaire. Le 26 février, les deux mis en cause sont entendus par le juge d?instruction. Le premier, Fersaoui, a maintenu ses propos, alors que Berradi n?a pas reconnu les faits. Medrar s?est vu alors obligé de saisir la chancellerie pour dénoncer ce qu?il a qualifié comme étant « une volonté délibérée du juge d?instruction et du procureur à protéger Berradi à travers le retard enregistré dans cette affaire ». De son côté, le nommé Fersaoui a commencé à recevoir des menaces et, pour se protéger, a enregistré ses aveux sur une cassette vidéo qu?il a distribuée à ses proches. Pendant ce temps, les services de police menaient leur enquête sur cet autre scandale lié aux transferts illicites, blanchiment d?argent et trafic d?influence. Quatre jours après l?arrestation de Berradi, une véritable panique s?est emparée des gros bonnets des milieux mafieux de l?argent sale à Koléa et à Alger. Berradi aurait, nous a-t-on affirmé, donné des informations importantes relatives à ses protecteurs nichés dans les administrations et institutions de l?Etat.


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