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COP21
Les organisations patronales, socioprofessionnelles et de la société civile seront impliquées à l'élaboration de la Contribution de l'Algérie à la conférence mondiale de Paris sur le Climat (COP21), a indiqué mardi à Alger le ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri."Notre objectif est de faire participer toutes les parties prenantes que sont les institutions, les organisations socioprofessionnelles et de la société civile, les experts à un débat sur notre Contribution nationale de manière à parvenir à Paris à un accord qui préserve les intérêts de notre pays", a déclaré M. Nouri lors de la rencontre nationale de concertation sur les changements climatiques.Cette rencontre s'est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, du président du Conseil national économique et social (Cnes) Mohamed-Séghir Babès, du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) Abdelmadjid Sidi-Saïd, de walis, de présidents des assemblées populaires de wilayas (APW), des représentants d'organisations patronales et d'associations environnementales ainsi que des ambassadeurs étrangers en Algérie.La contribution nationale sera remise aux Nations-unis avant le 15 septembre prochain, après validation du Comité national Climat et adoption du Conseil du gouvernement.Selon M. Nouri, cette contribution déclinera la stratégie de l'Algérie de réduction des gaz à effet de serre, tout en préservant les intérêts du pays et son droit légitime au développement durable."Notre position est constante concernant le principe de la responsabilité commune mais différentiée, le devoir des pays industrialisés à contribuer significativement aux efforts internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre", a-t-il souligné.L'Algérie a mis en avant, dans les différents forums de négociations sur les changements climatiques, la nécessité de mobiliser des financements adaptés et le transfert de technologies pour appuyer et accompagner les pays en développement et ceux moins avancés pour mettre en oeuvre leurs programmes de lutte contre ce phénomène, a-t-il avancé.Le ministre considère que la position de l'Algérien Ahmed Djoghlaf en tant que coprésident du processus de négociation de la COP21 (ADP) constitue un avantage pour l'Algérie.Présent à la rencontre, M. Djoghlaf a affirmé, à cet égard, que l'Algérie déploie des efforts considérables afin de se préparer à l'entrée en vigueur en 2020 de l'accord universel qui devrait couronner la conférence de Paris qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015.L'accord de Paris sera le premier accord juridiquement contraignant, permettant de lutter contre le réchauffement climatique et d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.Pour M. Djoghlaf, la contribution de l'Algérie sera "innovante", car elle sera basée sur une approche consensuelle avec ses partenaires, contrairement aux autres Contributions qui sont décidées de manière unilatérale."Lorsque sa Contribution provisoire devient définitive en 2020, l'Algérie entend s'asseoir avec ses partenaires (FMI, Green climat fund, les Etats'etc.) pour discuter des accords stratégiques sur leur contribution dans ses projets pour la période 2020-2030", a-t-il expliqué.Ainsi, un groupe d'"amis de l'Algérie" sera créé pour la réduction du gaz à effet de serre et la lutte contre les changements climatiques.Le ministre de l'Energie Salah Khebri a, de son côté, souligné les efforts entrepris "volontairement" par l'Algérie dans ce domaine, malgré sa position avantageuse en termes d'émission de gaz à effet de serre, vu son utilisation d'énergies propres notamment le gaz naturel, ainsi que le taux "modeste" de consommation d'énergie par habitant et par an.Il a cité à ce titre, la réalisation du projet de captage et de séquestration de carbone, au niveau du gisement de Krechba (In Salah), qui a permis la récupération d'environ 4 millions de tonnes de CO2 entre 2004 et 2012, soit l'équivalent d'un gain réalisé par la forestation de 50 km2.Quant au ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, il a souligné que l'environnement constituait une dimension centrale de la politique du secteur, qui reste la cinquième source d'émission de gaz à effet de serre en Algérie avec une consommation de 20% d'énergie.Les premières actions visant à mettre termes à cette situation, ont été orientées vers la filière du ciment qui représente 70% des émissions, selon le ministre.Toutefois, il estime que le secteur de l'industrie ne pouvait à l'heure actuel avancer d'objectifs chiffrés en termes de réduction des émission de gaz à effet de serre, en raison de l'absence d'études spécifiques préalables pour estimer le potentiel de réduction.Il est recommandé, selon lui, de bien étudier les coûts additionnels qui pourront impacter négativement la compétitivité des entreprises algériennes.Pour l'ambassadeur de France en Algérie Bernard Emié, les négociations pour la COP21 sont marquées par une prise de conscience générale qui doit désormais se traduire par des actions concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et enrayer le dérèglement climatique."Lorsque la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre du monde, s'engage résolument pour dire +il faut vraiment agir+, lorsque le président des Etats-Unis, lorsque beaucoup d'autres s'engagent vraiment, c'est un changement considérable qui fait que, désormais, les choses se présentent sous des auspices beaucoup plus favorables", a-t-il estimé.Selon lui, cette conférence doit permettre de mobiliser 100 milliards de dollars d'ici 2020, qui seront récoltés au sein du Green climat fund.L'ambassadeur a exprimé, par ailleurs, sa "conviction" que l'Algérie qui constitue un "partenaire clef" dans cet effort, "apportera une contribution décisive, tant au plan national que par son influence diplomatique".Le rôle historique de l'Algérie, poursuit-il, est aussi incarné par M. Djoghlaf, coprésident "énergique et engagé" des négociations de l'accord de Paris, résolu à obtenir un résultat "historique" en décembre prochain.




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