Algérie - Revue de Presse

Coopération décentralisée euro-méditerranéenne



Le pont logistique Sète-Oran se concrétise Une première. Cinq entreprises françaises de transport et de logistique implantées en Languedoc-Roussillon (sud-ouest) se sont constituées en Sarl de droit algérien, la société Logistique affrètement et transport d?Algérie (LATAL), domiciliée à Oran dans le cadre d?une coopération d?entreprises liée au cabotage maritime. Objectif : concrétiser le projet de pont logistique entre les ports de Sète et d?Oran et permettre aux productions algériennes agricoles et halieutiques notamment, d?être conditionnées, traitées et expédiées dans les mêmes conditions qu?elles pourraient l?être en France. Avec en prime, des débouchés commerciaux assurés dans l?Hexagone et en Europe. Une délégation des entrepreneurs français s?est rendue le 4 février 2005 en Algérie pour déposer les statuts et rencontrer leurs homologues algériens. La genèse de l?aventure commence à Montpellier en décembre 2002. Des entrepreneurs du Languedoc-Roussillon n?étaient pas indifférents aux idées de partenariat développées par l?homme d?affaire algérien Houari Attar, délégué général de la Société de développement commercial et industriel de la Méditerranée (SDCIM) venu présenter les projets du pont logistique Oran-Alicante et de la zone d?activités Europarc située à proximité d?Oran. Depuis, contacts, échanges et visites sur le terrain se sont intensifiés pour aboutir à la création de LATAL montée par Transfrigo à Frontignan (Hérault), Transports Peyrot à Carcassonne (Aude), Alter-Ego à Saint-Jean-de-Védas (Hérault), Express-Marée à Lézignan-Corbières (Aude) et Transports Salva à Salses-le-Château (Pyrénées Orientales). « Nous cherchons à garantir une bonne complémentarité dans notre projet en associant ainsi des entreprises de logistique et de transport. Nous pourrons ainsi maîtriser avec nos partenaires algériens la chaîne complète du processus », indique Marcel Omont, cogérant de la toute nouvelle Logistique affrètement et transport d?Algérie, dont le siège est à Europarc, et responsable de Transfrigo. Implantée à Frontignan près du port de Sète depuis une trentaine d?années, cette société est spécialisée dans le transport sous température dirigée et gère aussi une plate-forme frigorifique de premier conditionnement des produits de la mer en attendant de réaliser fin 2005 une nouvelle plate-forme de 2500 m2 pour absorber le flux de produits algériens, mais aussi marocains. Accès direct au marché européen Transfrigo lancera début mars 2005 une plate-forme logistique pour les produits frais au départ du Maroc, près de Casablanca, à destination de la France, en montant également des lignes de groupage, avec une moyenne de démarrage de 15 à 20 t/semaine. Au Maroc et en Algérie, la notion de groupage de produits frais est peu connue. C?est un système de collecte qui existe en Europe. Des camions porteurs frigorifiques passent quotidiennement chez les producteurs, qu?ils exportent 50 kilos ou deux tonnes. Ces produits sont ensuite conditionnés sur une plate-forme frigorifique, avant le transport vers l?Europe. « Au Maroc, 20% seulement des sardines pêchées sont commercialisé localement. L?exportation avoisine 0%. Nous allons donc conditionner sur place ou transporter les produits frais aux normes que nous maîtrisons vers notre plate-forme à Sète et de là, vers d?autres destinations en Europe par mer ou par route », ajoute l?entrepreneur. Expérimenté dans le partenariat avec l?Algérie, Marcel Omont, quarante ans de métier de transport au compteur, président du syndicat des transporteurs de la région jusqu?à fin 2004, explique que l?avantage du projet est de permettre aux exploitants algériens, quel que soit le volume de leur production, d?accéder au marché européen, dont celui de la grande distribution. « Une riche culture maraîchère et bio se développe en Algérie. Ici, en France, nous avons nos entrées dans la grande distribution. Nous travaillons pour Casino, Intermarché, Super U, etc. Nous savons comment les aborder. Ces grandes enseignes sont très intéressées par des produits frais comme le poisson », explique-t-il. « Si on exporte maintenant à partir des ports algériens, c?est par container. L?exportation en grands volumes est détenue par de grosses sociétés, qui ne s?occupent pas du producteur qui a 300 kilos à exporter. Sinon, il doit vendre à des grossistes qui eux acheminent ensuite vers l?exportation. Mais le petit exploitant n?a pas accès au marché directement. C?est cet accès direct que nous proposons », poursuit M. Omont. Une approche « gagnant/gagnant » La prochaine étape de la concrétisation de ce projet dans les mois à venir verra la mise en place de la logistique de produits frais (plate-forme frigorifique) à Europarc. Il s?agira ensuite de quantifier les potentialités d?exportation de PME de l?Oranie pour leur trouver des débouchés en France mais aussi en Europe. « C?est une approche gagnant/gagnant », insiste Christiane Rech de la Direction régionale de l?équipement (DRE) de la région Languedoc-Roussillon. La DRE a déjà accompagné les cinq entreprises dans leur effort de modernisation et co-financé l?étude de marché du pont logistique. Les exploitants algériens (pêcheurs, agriculteurs, etc.) pourront ainsi revaloriser leurs productions, développer leurs outils de travail et profiter du transfert de technologie. La région de l?Oranie y gagnera aussi par la création d?emplois. « La valeur ajoutée restera en Algérie, puisque le processus de mise en caisse, le stockage, la préparation de commandes, etc. tout cela sera réalisé par un personnel algérien », indique M. Omont. Un programme de formation aux métiers du transport et de la logistique accompagnera le projet. L?éventualité d?associer des centres français de formation spécialisés dont Promtrans, numéro deux en France, n?est pas à écarter. Ce partenariat bénéficie du parrainage de France-Algérie, cadre général de la redynamisation des échanges entre les deux pays, qui intègre le principe de la coopération décentralisée. Il s?inscrit également dans le programme européen Marco Polo visant à rééquilibrer le transport de marchandises de la route vers d?autres modes. Marco Polo II comporte de nouvelles actions comme les Autoroutes de la mer et les actions dites « d?évitement du trafic ». En parallèle, les entrepreneurs français et algériens ont décidé de mettre en place le Club ISO, réseau d?échanges, entre professionnels des deux rives de la Méditerranée afin d?accompagner notamment ce projet de partenariat. « Iso » vient du grec « égal ». « Cela veut dire pour nous travailler ensemble sur un pied d?égalité », conclut Christiane Rech de la DRE.



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