Algérie - A la une

Contrôle sanitaire à deux vitesse




Contrôle sanitaire à deux vitesse
«Des oiseaux sont importés clandestinement de France, de Belgique, d'Italie, d'Espagne et du Portugal notamment pour être revendus sur le marché algérien avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la santé publique», dénonce Toufik Djebloun, président de l'AOA, fin connaisseur d'oiseaux et éleveur depuis 40 ans. «Sans contrôle médical, ni choix sélectif, les oiseaux introduits clandestinement seront faibles et malades.Ils ne pourront pas répondre aux besoins des éleveurs algériens. Ils ne seront par ailleurs jamais conformes aux standards mondiaux. Donc, l'éleveur ne pourra pas améliorer ses souches en introduisant dans son élevage des sujets qui risquent de lui faire perdre tout son élevage», a-t-il ajouté.Ce passionné d'ornithologie qualifie ces oiseaux ramenés d'outre mer de «rebut», car les ventes au niveau de ces pays se font, en premier lieu, entre éleveurs de même club, ensuite dans des bourses organisées par les clubs, ouvertes au public.Le reste des oiseaux, le rebut, sera alors vendu sur les marchés, principal lieu d'approvisionnement des importateurs algériens clandestins et où les prix sont très intéressants (entre 10 et 15 euros). «Malheureusement, le transport et l'enlogement de mauvaise qualité ainsi que le mélange d'oiseaux de différentes races induira inévitablement des maladies dues à une incompatibilité microbienne des uns et des autres», déplore M. Djebloun. Du coup, en «tolérant» l'importation clandestine d'oiseaux de cage, l'Algérie officielle risque fort d'y laisser des? plumes faute de contrôle.Dix ans après que la souche H5N1 de la grippe aviaire a fait trembler le monde en raison de sa transmissibilité aux humains, cette maladie qui touche les oiseaux sauvages notamment, fait l'objet d'une lutte ininterrompue et d'une «veille sanitaire» de la part de l'OMS, d'autant que le virus pourrait devenir pathogène pour l'homme consécutivement à une recombinaison génétique. En janvier 2006, les autorités algériennes avaient mis en place un dispositif de veille et de lutte, mais ce dispositif reste très hypothétique, puisqu'il ne filtre pas les volatiles introduits incognito. Un dispositif de contrôle à deux vitesses destiné uniquement aux importations légales comme les volailles.En novembre 2014, 14 000 poussins ont été abattus, sur ordre du ministère de l'Agriculture, après confirmation de la présence du virus de la grippe aviaire. Les poussins avaient été importés de France et transité par le port d'Alger où les analyses effectuées avaient révélé la présence de la souche H5N1. Une épidémie a certes pu être évitée, mais le risque demeure important vu le nombre d'oiseaux d'ornement introduits sous cape.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)