Contestation populaire à Bouira.. Des employés de plusieurs secteurs ont battu le pavé

La mobilisation citoyenne contre le système politique en place de poursuit. Hier, les travailleurs de plusieurs secteurs ont battu le pavé, pour réitérer leur seule revendication qui est le départ du système.Vers les coups de 10h, des dizaines de personnes commencent à se rassembler au niveau du parking de la cour de justice, pour une marche pacifique jusqu'à l'esplanade de la maison de la culture.
Dans la marche d'hier, il y avait les carrés des avocats, membre du barreau de Bouira, les enseignants adhérents au Cnapeste, les enseignants universitaires affiliés au Cnes, le travailleurs de la société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz, les employés de l'ADE et ceux de la direction du commerce et les étudiants. Les marcheurs ont scandé tous les slogans hostiles au pouvoir. Ils ont appelé au départ du chef d'état-major et le chef de l'Etat, ainsi que le gouvernement de Nourredine Bedoui.
À la fin de la marche, une prise de parole a lieu au niveau de l'esplanade. «Nous sommes sortis aujourd'hui dans la rue en solidarité avec les étudiants, et pour dire non à la violence.
Nous demandons le départ de tous les maffieux», a déclaré une avocate, membre du barreau de Bouira.
Le coordinateur du Cnapeste, M. Taoudiat Mohamed, a tenu à condamner la mort du militant Kamel Eddine Fakhar, mort hier dans un hôpital à Blida, après deux mois de grève de la faim à la prison de Ghardaia. Le coordinateur du Cnapeste parle d'un «acte criminel». «Nous devons nous unir. Nous avons une seule cible, c'est le pouvoir. On peut ne pas être d'accord sur plusieurs points, c'est normal. On peut avoir de différentes idées et propositions. Mais on ne peut pas se tromper de cible. La cible est à El Mouradia. nous sommes ici aujourd'hui et demain», souligne M. Taoudiat.
«Vous nous avez tout pris. Vous avez dilapidé les richesses du pays. Nous ne vous laissons pas hypothéquer l'avenir de nos enfants», ajoute le syndicaliste, en s'adressant aux hauts dirigeants qui tiennent les rênes du pouvoir.
Pour sa part, le représentant du Cnes à l'université de Bouira, M. Outafat Youcef, a tenu à rendre hommage à Kamel Eddine Fekhar.
«Il a milité toute sa vie pour une Algérie libre et démocratique, pour le multipartisme, pour la garantie des droits et libertés, individuelles et collectives. Nous allons poursuivre le combat», dit.il.
Quant au représentant des travailleurs de la SDC, selon lui, la mobilisation d'hier est «une marche républicaine qui a rassemblé plusieurs secteurs, pour dire au système que nous sommes unis et indivisibles. Nous devons faire face à toutes ces contre-révolutions», souligne-t-il. Il faut souligner que cela fait près de deux mois qu'il n'y a pas eu de mobilisation de plusieurs secteurs à Bouira. Aux premières semaines de la contestation populaire, la ville de Bouira enregistrait des marches quotidiennes des fonctionnaires de différents secteurs.